Franck Leroy, un opposant à la politique de vitrine

Centriste de droite, le Maire d’ Epernay règle sa vie et son action sur des principes pour lui intangibles : l’honnêteté, la justice et  la décentralisation des pouvoirs.  Contre la dictature de la presse et le dévoiement de la politique, il rêve d’une cité heureuse pour tous et d’une métropolisation de poids. 

refletsactuels.fr/wp-content/uploads/2012/09/fleroy-510-40-373x146.jpg 373w" sizes="(max-width: 510px) 100vw, 510px" />Mes rapports avec la presse ? Sereins, sauf … Les médias s’intéresse beaucoup à l’envers du décor, mais cet envers ne doit pas concerner mon cadre familial. L’homme derrière la fonction qui l’occupe ? Je veux bien et je trouve légitime une certaine attente du public en ce sens.

Je suis assez frappé de constater que l’image que l’on se fait de moi est souvent éloignée de ce que je crois être. Je ne suis pas plus dur et plus autoritaire que d’autres hommes politiques, mais voilà c’et une image qui court. Beaucoup de situations malheureuses me touchent, par nature ou par défense je ne le montre pas.

Ce réflexe n’est pas dicté par ma fonction de Maire. Je suis naturellement très réservé. Je crois que la pudeur est une exigence et la sensiblerie une faute vis-à-vis des autres. Pour autant, je suis sensible à ce que l’on dit de moi, sensible mais pas réactif. Je finirais presque par admettre que l’on se trompe à mon égard.

Trop de surfeurs dans les médias

Les fausses enquêtes de presse, les préjugés, la méconnaissance profonde sur certains sujets prouvent simplement qu’en la matière certains vont vite, jusqu’à sacrifier la réalité. Nous vivons le « Tout, tout de suite », sans mesurer les dégâts de l’approximation, voire du mensonge même involontaire. Trop de journalistes sont des surfeurs, avec la peur du fond des choses. Bien des unes de journaux ne sont que de l’information de surface maquillant du superficiel.

Il m’est arrivé d’être diffamé par voie de presse. J’aurais pu porter plainte. Je ne l’ai pas fait et je ne le regrette pas, parce que la vérité a pris le dessus. Mais voilà, la presse, quand elle se dit être la vérité, ne veut pas et ne peut pas avouer ses torts. Faut-il aller jusqu’à dire que certains rapports, entre la presse et les collectivités ou les grandes entreprises, par exemple, tiennent du chantage : bons reportages contre achats d’espaces publicitaires

Partir plutôt que se trahir

Je suis un homme honnête. Les règles existent et je les respecte. Le métier de la politique n’est pas que le règne de la magouille, heureusement. C’est l’amalgame qui est insupportable. J’ai toujours essayé de dire la vérité à tous mes interlocuteurs et j’assume les inimitiés qui peuvent en découler. Tout n’est pas binaire en politique. Je rêve de voir travailler ensemble les hommes et les femmes les meilleurs, de droite et de gauche.

J’ai deux références en politique qui vont en ce sens. Mon père, un élu de gauche qui a quitté le Parti Socialiste quand l’Union de la Gauche s’est faite avec le Parti Communiste. Bernard Stasi, avec qui j’ai travaillé dix années durant, un modérateur toute sa vie hors du champ des extrémismes. Voilà, je suis au centre droit et je ne renierai jamais mes exigences pour un mandat.

C’est quoi un parti politique ? En théorie, un groupe qui partage un certain nombre de convictions communes au service du plus grand nombre possible. En pratique, c’est un clan qui se contente de transmettre le discours qui vient d’en haut.  L’utopie, c’est un parti politique démocratique. J’ai donc quitté l’UMP, le fond de la salle, là où siègent ceux qui acceptent de se taire. De la même manière, je me suis détourné de François Bayrou le jour où il a décidé de voter pour François Hollande.

La fusion des départements et des régions

Un Maire qui veut devenir Député … Et le cumul des mandats dans tout cela ? Dans un pays encore autant centralisé que le nôtre, je pense que le cumul des mandats est un plus et que la complémentarité entre un mandat local et un mandat national une source d’efficacité politique. Dire non au cumul des mandats, dans le sens que je viens d’indiquer, c’est admettre qu’il faut changer l’administration du territoire national.

Le véritable interlocuteur de l’Etat doit être le Préfet de Région.  La réalité du pouvoir est encore trop concentrée sur Paris.  La vraie décentralisation doit passer par une gestion commune et même une fusion des départements et des régions. La force des régions serait ainsi plus probante, au niveau national comme au niveau international. Les enjeux sont au niveau de la compétitivité des territoires.

Mon mandat de Maire ? Une vraie passion et une grande joie de l’exercer. C’est une vocation profonde. Une manière de faire passer, au mieux, une certaine justice sociale. Epernay 2000-2012, une ville qui avance bien ? Bernard Stasi avait déjà fait un travail remarquable. Ma tâche est d’aller encore plus loin, ne serait-ce que s’attaquer à  la vétusté des quartiers populaires. Epernay est aujourd’hui véritablement la capitale du Champagne et cette image devient de plus en forte pour la ville et pour les Sparnaciens, pour le tourisme et pour l’économie locale. La ville devient toujours plus agréable et nous travaillons à faire disparaître les contrastes négatifs.

Discret mais pas effacé

Des regrets dans cette carrière ? J’aurais aimé, plus jeune, passer quelques années à l’étranger. A bientôt cinquante ans, j’estime avoir encore beaucoup de choses à réaliser. J’apprends encore et j’aime apprendre. Un homme et un politique plutôt discret ? Je n’ai pas ce sentiment, sauf que j’ai appris que s’exprimer c’est avoir à dire des choses sérieuses. Je ne pense pas que ce soit le fait de toute la classe politique aujourd’hui.  Je n’aspire pas à une notoriété de façade. Je n’ai pas besoin de cela pour être heureux. Discret ? Oui, mais pas effacé !

L’avenir du G10 ? Construire au mieux et au plus vite un Pôle Métropolitain de 750 000 habitants, porteur de l’intérêt général de tous ceux qui vont le faire vivre. Regardez ce que font les modèles en marche de l’Alsace et du Sillon Lorrain. Une échéance ?  Fin 2013, je crois que l’on peut y parvenir en mutualisant nos compétences et nos moyens. Pour faire quoi ? Etre un interlocuteur enfin entendu à tous les niveaux qu’il s’agisse d’économie, de formation, de recherche, d’infrastructures …

Gérard Delenclos

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