Galerie du Cardo : un petit coin d’art dans la ville

Pascale Loufrani fait la promotion des artistes qu’elle aime en espérant attirer sur leur travail l’attention d’autres amateurs d’art. Le jeu n’est pas toujours lucratif mais vivre pour sa passion suffit à la payer de retour.

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® crédit photo Catherine Landron

Le Cardo est l’une des deux seules galeries d’art rémoise. Cette place discrète et sûre, Pascale Loufrani l’a construite en 8 ans, à deux pas des halles du Boulingrin qu’elle adore. Bien avant le futur musée des Beaux-Arts, elle se targue d’avoir amené « un peu de culture dans le quartier. » Cinq fois par an, elle remet les murs à zéro pour accueillir le travail d’un artiste qu’elle choisit avec toute la partialité assumée de son goût personnel. Un goût qu’elle s’est forgée dans une autre vie, du temps où elle exerçait son premier métier, celui de chirurgien-dentiste, et commença passionnément à collectionner avec son mari les œuvres contemporaines.

 Artistes émergents

L’activité de galeriste est une extension de sa passion, qui s’est imposée à elle après qu’elle eut organisé à deux ou trois reprises une grosse exposition régionale dans le cadre non conventionnel du stand de tir de Tinqueux. « De là est partie l’idée d’avoir un site plus intimiste pour pouvoir soutenir les artistes émergents. » Emergents, c’est-à-dire les artistes actuels qui n’ont pas encore de cote bien établie ni ne reçoivent d’aide institutionnelle. Sa ligne directrice : l’éclectisme (hors les artistes conceptuels qu’elle laisse au FRAC). Elle est capable ainsi de programmer les noires crucifixions de Fabien Claude aussi bien que l’art figuratif joyeux et très coloré de Lilas Blano.

La galerie joue le rôle de filtre

Béatrice Haag, première artiste réinvitée par la Galerie du Cardo, a accroché en mars ses matières sur bois, inscrites dans la mouvance de « l’abstraction gestuelle et lyrique ». Lui succèderont, du 31 mai au 15 juin, deux trentenaires que Pascale Loufrani a à l’œil depuis longtemps : Tibo Streicher et Julien Allègre. L’un, artiste voyageur, révèle ses photos sur la toile et les retravaille au pigment de peinture ; l’autre, artiste mécanicien, réforme de vieux bidons de pétrole qu’il martèle, forge et peint. « Il existe énormément d’artistes. La galerie joue le rôle de filtre : elle écrème avec une exigence de diversité et de qualité, retient les artistes qui veulent faire une œuvre, dont on peut imaginer qu’ils vont traverser le temps. Et avec qui les relations sont faciles, sans conflit. » Pascale Loufrani les piste dans les salons d’art, échange leurs noms dans son réseau de galeries, les repère dans les magazines spécialisés, quand ils ne viennent pas directement toquer à sa porte.

Donner de la visibilité

Elle n’a jamais imaginé faire fortune en créant sa galerie et la vérité des chiffre d’affaires à croissance douce lui donne raison : « On fait vivre la galerie mais on n’en vit pas. Etre galeriste, c’est aussi faire commerce. J’ai appris à vendre mais ce n’est pas ce que je préfère et je ne veux pas que cet aspect occulte ma passion. On touche des amateurs qui fonctionnent à l’achat coup de cœur. Avec la crise, on sent qu’ils se retiennent un peu. » Il n’empêche, elle s’autorise parfois à exposer « un artiste dont la cote est faite pour donner un coup de fouet à la galerie », à l’exemple de Mauro Corda en 2010. Une manière aussi de donner, comme elle y aspire, plus de visibilité à l’art dans la ville. Dans son genre, le nouveau musée des Beaux-Arts répondra à son vœu. En 2018.

 

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