Université de Reims: entre bilan et programme

Gilles Baillat, le Président de l’Université de Reims Champagne-Ardenne, sera candidat à sa propre succession lors des élections de mars 2016. Il l’a annoncé à l’occasion d’une rencontre avec la presse consacrée à la rentrée 2015/016.

C’est donc à la fois les chiffres (très satisfaisants) de la rentrée, son bilan et son programme que Gilles Baillat a abordé ce mercredi matin.

Les chiffres de la rentrée (arrêtés au 15 octobre) sont très encourageants puisqu’ils montrent une progression de 9 % du nombre d’étudiants de l’URCA. L’école supérieure du professorat (+37 %) et l’UFR de Sciences éco et gestion (+15%) enregistrent les plus fortes progressions. Les néobacheliers représentent 21 % des effectifs avec une progression de 14% des néobacheliers généraux.  2600 étudiants internationaux (+9%) fréquentent l’Université régionale. De bons chiffres qu’il convient de mettre en perspective avec les moyens attribués par l’état. Eux stagnent et les “universités sont en difficulté financière” s’alarme Gilles Baillat.

Autre sujet de satisfaction, le succès de l’insertion professionnelle des étudiants. Les dernières données recueillies auprès des diplômés 2012 montrent un taux d’insertion à 30 mois de 92.32% pour les masters et de 86.38% pour les licences. Il s’agit, de plus, d’emplois relativement stables (40.76 % de CDI).

S’agissant de la formation proposée, l’URCA prépare actuellement le renouvellement de son offre pour 2017 qui commence par une séquence d’auto-évaluation menée en ce moment. Deux domaines d’excellence sont privilégiés: la bio-économie et l’ingénierie des systèmes. Deux autres secteurs seront également mis en avant: les sciences humaines et sociales et la vigne et le vin. Le lancement de l’institut de la vigne et du vin “Georges Chappaz”  vendredi dernier illustre cette volonté de faire de Reims une référence universitaire au niveau mondial dans ce domaine. Bien évidemment, cette nouvelle offre devra tenir compte des contingences financières. La volonté exprimée par le président de l’URCA est d’accueillir tous les néo-bacheliers et de cibler l’offre à partir des masters. Certaines des formations à faible effectif devront être soit fermées soit mutualisées avec les universités du Grand Est ( Lorraine et Strasbourg) et, dans ce cas, il faudra prévoir les aides aux étudiants en matière de mobilité.

Et puisque l’on parle de région, on peut ouvrir le dossier “programme” du candidat Baillat. L’avenir de l’URCA au sein de la nouvelle région et le Grand Campus en sont les piliers. L’actuelle région Champagne-Ardenne est un contributeur important au fonctionnement de son université (8M€/an). Gilles Baillat ne cache pas “qu’il faudra se battre” pour exister. C’est, selon lui, le sens de la création de l’Université de Champagne qui unit l’URCA, l’UTT et l’ESC Troyes, l’IRTS, l’ESAD à Reims et l’ENSAM de Châlons-en-Champagne. Car à terme, il n’y aura que trois pôles universitaires dans le Grand Est. Il va falloir apprendre à dialoguer avec Strasbourg et la Lorraine. Tout cela dans un contexte très difficile sur le plan financier. Les “fonds publics ne suffiront plus alors que tout augmente”. Les régions, elles-même, subissent la pression du désendettement de l’Etat. Cela implique la recherche de nouveaux moyens. Les universités pourraient les trouver dans le très juteux marché de la formation professionnelle. Gilles Baillat rappelle que c’est un marché de 12 milliards d’euros dont seulement 400 M€ pour les universités. “il faut atteindre rapidement 10% de part de marché”.

Et pour finir, le sujet “Grand Campus.  Le sujet qui fâche puisqu’il constitue l’une des divergences importantes entre candidats à la présidence de l’URCA. A ce stade, il faut continuer à parler de projet. Certes il est considéré comme prioritaire dans le contrat de plan entre l’état et la région sur la période 2015-2020 et il se voit doter d’une dotation de 90 millions. Mais le coût global s’élève à 220 M€. Deux autres sources de financement sont en cours d’étude: le produit (ou une partie) de la vente du site du Moulin de la Housse et un emprunt. A ceux qui contestent l’utilité de ce “Grand Campus” au motif que son financement se ferait au détriment des budgets “Recherche”, Gilles Baillat répond que, sous sa présidence, ces budgets ont augmenté de 40 % et qu’en 2019, une grande partie du Moulin de la Housse sera en situation “d’interdiction d’exploitation”. Bref, il n’y aurait pas le choix. La campagne est lancée !

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