Mauro Corda, la tentation du portrait

Après Foujita célébré en avril, un autre artiste de renommée internationale expose une sélection de sculptures et de dessins ce mois-ci à Reims où il a conservé de fortes attaches.

musulmanes dorE_crrefletsactuels.fr/wp-content/uploads/2010/05/musulmanes-dorE_cr-373x146.jpg 373w" sizes="(max-width: 510px) 100vw, 510px" />Mauro Corda aura 50 ans cette année. « Un jeune âge pour un sculpteur, même si je ne suis plus un gamin. » Mais un bel âge pour une rétrospective dans la ville où il a grandi. Cet artiste discret a fait ses premières armes à l’école des Beaux-Arts de Reims. « J’y ai d’excellents souvenirs. Nous y faisions un travail d’académie. Tout le monde pouvait passer d’un atelier à l’autre, avec sérieux mais une certaine désinvolture aussi. Je me suis beaucoup moins amusé à l’école des Beaux-Arts de Paris. » Pourquoi avoir choisi la sculpture ? « N’est-ce pas elle qui m’a choisi ? J’avais des aptitudes, comme d’autres en ont pour le piano. Ma première sculpture fut une copie d’antique, exécutée en 1976 sous le regard de Charles Auffret. »

La tension de trois volontés

C’est en référence à cette époque que Mauro Corda a choisi de présenter à Reims, non pas les corps nus et en torsion qui occupent une grande partie de son œuvre aujourd’hui, mais des portraits dont il veut valoriser le sens esthétique et pédagogique. Des portraits qui en disent plus long sur l’esprit que sur la plastique du modèle. La tension de trois volontés a rendu possible cette exposition : celles de Mario Rossi qui, en tant qu’adjoint à la culture, avait pris les premiers contacts il y a trois ans, de Serge Pugeault qui, au nom de la nouvelle équipe municipale, a repris et fait aboutir le projet, et de Pierre-Emmanuel Taittinger qui a mis à disposition la belle demeure des Comtes de Champagne rue du Marc quand il est apparu que l’ancien Collège des Jésuites était indisponible. Les nombreux amis que Mauro Corda compte dans la région, notamment à Sillery où il a signé une œuvre monumentale, applaudissent à son retour, plus de 10 ans après son « gothique engagé » au musée des Beaux-Arts.

Ni soumission aux modes, ni compromis

Sa maman qui vit à Reims devrait y être particulièrement sensible : « je fais des vernissages partout dans le monde, auxquels elle n’a pas accès. Si je fais cette exposition, c’est aussi pour elle. » Quant aux amateurs d’art locaux, ils se réjouiront d’avoir l’occasion d’approcher l’œuvre d’un artiste coté. « Je vis bien de mon travail. Je vends à des collectionneurs dans le monde entier » reconnaît-il sobrement. Dans son atelier du Kremlin-Bicêtre, il crée les pièces en terre avant d’imaginer le matériau qui lui correspondra le mieux et de faire intervenir les fondeurs et les mouleurs. « Ce que j’adore, c’est chercher. Ensuite, vient la conclusion. Le rêve, l’aventure est finie. » Il sculpte en ce moment de grands poissons qui, à sa grande surprise, s’arrachent comme des petits pains. « On ne sait jamais de quoi demain sera fait. Je ne me limite pas. Rien ne m’effraie. J’ai les félicitations du public et cela sans suivre les modes, sans aucun compromis. C’est du bonheur. Voilà le secret de la réussite : faire ce qu’on veut.

Du 29 avril-22 mai

Sculptures et dessins (sanguines et pierres noires exposées pour la première fois)

– Galerie du Cardo, 27 rue Henri IV

– Galerie Marie José Degrelle, 11 rue Goïot

Du 7 au 30 mai

La Tentation du portrait (33 bustes)

– Demeure des Comtes de Champagne, rue de Tambour – entrée libre

– Jardins du Musée – Hôtel le Vergeur, 36 place du Forum – entrée payante (1€ pour les jardins)

A noter

L’exposition sera ouverte pour la Nuit des Musées, le 15 mai 2010, de 20h à minuit.

– Conférence de Thierry Delcourt, psychanalyste, auteur des textes du livre édité pour l’exposition – auditorium de la médiathèque Jean Falala, mercredi 19 mai à partir de 18h30.

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