La grande mosquée de Reims : entre tradition et modernité

Ne serait-ce que pour y prendre le thé, d’ici un an si tout va bien nous aurons tous accès à la grande mosquée en construction dans le quartier Sainte-Anne, d’inspiration tant orientale que rémoise.

refletsactuels.fr/wp-content/uploads/2010/10/MOSQUEE510_cr-373x146.jpg 373w" sizes="(max-width: 510px) 100vw, 510px" />Le Recteur Lekbi Kotbi est un homme affable et accueillant, fier assurément du chantier de construction de la grande mosquée de Reims sur lequel il veille depuis la pose de la première pierre en septembre 2008 et qui progresse sans hâte au rythme de l’arrivée des dons. « Hormis son orientation vers la Mecque, la conception est très libre. Avec les architectes Naoufel Dridi et Rachid Laamarti, nous avons voulu en faire un lieu de vie, de rencontre, de citoyenneté pour tous les Rémois, qui puisse vaincre les préjugés sur l’islam et participe au mieux vivre ensemble. Son architecture est caractérisée par de grandes ouvertures inspirées de la cathédrale et des vitraux sur la façade principale qui marquent l’empreinte symbolique de la ville. La décoration intérieure associera tradition et modernité : des tapis, des mosaïques, des fontaines, des coupoles, mais aussi des mobiliers fonctionnels, des écrans de télévision, des énergies renouvelables. » Dimensionnée pour répondre aux besoins actuels et futurs de la communauté musulmane locale qui représente aujourd’hui environ 12% de la population, la mosquée est annoncée comme l’une des plus spacieuses de France, avec une surface habitable de 3750 m2 et une capacité de 2500 personnes.

A gauche, l’espace cultuel

Faisons le tour du propriétaire. L’entrée par la chaussée Saint-Martin donne vue sur un bâtiment tout en largeur, précédé d’un minaret qui a été dressé en août dernier. L’intérieur est organisé en deux espaces symétriques, séparés par un vaste hall qu’éclaire une coupole en verre bleuté et qui accueillera en son centre une grande fontaine démontable. L’aile gauche, dédiée au culte, comprend la salle d’ablutions, le local de déchaussement, une salle de séminaire religieux et la salle de prière de 1500 m2 (la plus grande de France), coiffée d’un dôme recouvert de mosaïques turquoises et or. Réservée aux hommes, elle sera notamment parée de tapis au sol et de versets coraniques aux murs. « Tout est conçu pour que les fidèles soient à l’aise. Nous avons prévu également un plancher chauffant alimenté par géothermie. » Une mezzanine équipée d’écrans de retransmission permettra aux femmes de suivre quelques mètres plus haut les prêches de l’imam.

A droite, l’espace culturel

Dans l’aile droite s’enchaînent les espaces socio-culturels : la bibliothèque qui sera remplie ouvrages de religion, d’art, d’histoire, la librairie de vente, le salon de thé (comme dans les grandes mosquées de Paris ou Lyon) et une salle polyvalente de près de 400 m2 qui pourra servir aux conférences, événements, fêtes de famille, etc. A l’étage, on trouve une coursive qui relie les deux ailes du bâtiment, les bureaux de l’administration de la mosquée, les archives, le salon des invités (la mosquée reçoit traditionnellement de nombreux visiteurs), des salles de réunion, de cours et de séminaire, des espaces d’activités et d’accueil pour les enfants. Des paysagistes travaillent sur les espaces extérieurs où la végétation et les fontaines devraient abonder. Si la mosquée ressemble aujourd’hui à un grand vaisseau nu couleur béton, Lekbir Kotbi espère secrètement que les aménagements seront suffisamment avancés pour pouvoir accueillir les fidèles au prochain ramadan.

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