L’art intemporel de Lalique

René  Lalique est né il y a 150 ans. Cet anniversaire posthume, copieusement célébré en 2010 à travers le monde, porte à nouveau la lumière sur ce natif d’Aÿ dont la réussite et la renommée doivent être pour toute la Champagne un motif de fierté.

refletsactuels.fr/wp-content/uploads/2010/12/Lalique-wHISKY510_cr-373x146.jpg 373w" sizes="(max-width: 510px) 100vw, 510px" />Le 15 novembre dernier, une carafe finement ouvragée par les cristalliers de Lalique et contenant un whisky single malt conservé en fût depuis 1946 à la distillerie écossaise Macallan, a été vendue aux enchères chez Sotheby’s New-York au profit de l’ONG charity: water. C’est l’un des événements qui, avec la publication du livre « L’art de René Lalique, flacons et boîtes à poudre » (Christie Mayer Lefkowith), le lancement d’un parfum, « Fleur de Cristal », et l’édition d’une collection reproduisant, en cristal, quelques-unes des créations majeures de René Lalique, ont été organisés en 2010 en hommage aux mérites et aux talents de ce génial inventeur, qui n’a pas attendu de reposer au Père Lachaise pour être célèbre.

René Lalique aurait pu n’être qu’un excellent artisan, remarqué et utilisé par les Cartier et autres Boucheron pour ses dons de dessinateur en joaillerie. Mais sa passion d’innover le porta sans cesse à sortir des schémas convenus et à chercher son originalité. Alors que l’or, l’argent, les perles et les pierres précieuses sont de tradition, il se met à travailler l’émail, l’opale, les coraux, la corne, l’ivoire et devient l’un des principaux créateurs du style Art nouveau. Puis il s’empare du verre. Le verre l’inspire. Il en explore toutes les ressources, joue sur les transparences, les couleurs, les effets satinés, teste de nouvelles techniques, comme la cire perdue qu’il est le premier à appliquer à ce matériau, évolue vers l’Art déco. Ses motifs obéissent toujours à la « règle » des 3 F : la femme, la faune, la flore, qui sont pour lui d’inépuisables sources d’inspiration.

Le premier musée  à son nom

L’éventail de ses créations est époustouflant : des bijoux (comme le collier serpent qu’il conçut pour l’actrice Sarah Bernhardt), des flacons de parfum, des vases (dont le « Bacchantes », devenu un best-seller), des bouchons de radiateurs pour automobiles (qui ont habillé les Bentley, les Rolls, les Citroën…), des mobiliers religieux (à l’église St Matthew à Jersey et bien sûr à l’église St Nicaise de Reims) et des objets de décor pour des lieux prestigieux (les panneaux de verre de voitures de l’Orient Express, la salle à manger de 1ère classe du paquebot Normandie, les portes du palais du prince Yasuhiko à Tokyo…). Son contemporain, Maurice Rostand, a dédié ces vers à René Lalique : « Sculptant à même les vapeurs / Et faisant chanter les nuances / C’est le Debussy des pâleurs / Et le Rodin des transparences… ».

Largement passées à la postérité, ses œuvres sont exposées dans une quarantaine de musées répartis dans le monde entier. A l’initiative des collectivités locales, le premier musée à son nom ouvrira au printemps 2011 à Wingen-sur-Moder, dans les Vosges du nord, là même où il installa sa verrerie au début des années 1920 et où continuent d’être produits les objets haut de gamme de la maison, aujourd’hui propriété du groupe suisse Art & Fragrance, membre du fameux Comité Colbert qui réunit 75 entreprises de luxe françaises. Le plus grand luxe de Lalique n’est-il pas d’avoir créé une marque précieuse et indémodable, particulièrement emblématique du savoir-faire et du raffinement français, dont les musées et les collectionneurs du monde cherchent toujours à s’approprier les plus belles pièces ?

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