Mourmelon prend du galon

C’est en 2007 que le Camp de Mourmelon devient le Centre d’Entraînement des Brigades (CEB) et passe sous le commandement des Centres de Préparation des Forces, dont l’état major est basé à Mailly-le-Camp, dans l’Aube. En 2013, le CEB inaugurera le parcours de tir Symphonie à Suippes, parcours unique en France dédié à toutes les figures du tir interarmes. Mourmelon hébergera ainsi le CETIA (Centre d’Entraînement au Tir Inter Armes).

refletsactuels.fr/wp-content/uploads/2011/09/mourmelon092011510-373x146.jpg 373w" sizes="(max-width: 510px) 100vw, 510px" />Historiquement, le Camp de Mourmelon est un des plus anciens camps de l’armée française. En 1856 sous le règne de Louis Napoléon Bonaparte, il s’étendait sur 10 000 hectares, avant d’être l’un des périmètres du théâtre de la guerre 1914-1918. C’est en 1920 que l’Etat français acquiert la zone rouge des combats meurtriers qu’il dédie à l’entraînement aux tirs d’artillerie. Le Camp occupe aujourd’hui 32 000 hectares.

Le Centre d’Entraînement des Brigades de Mourmelon, dans ses grandes données, concentre plus de 300 blindés de tous gabarits (chars Leclerc, AMX, VAB, VAB Génie, MPG …). Ce potentiel sera porté à plus de 400 blindés en 2012. Le camp est animé par 288 personnes dont 85 civils. Il dispose d’une capacité d’hébergement de 4 500 hommes et a comptabilisé plus de 200 000 nuitées en 2010. Son équipement et son activité en font un des tout premiers de France : 28 champs de tir, 18 positions d’observation d’artillerie, 550 cibles de tous types et 850 en 2012 et 1 800 000 tirs en 2010.

Un centre pilote en France

La mission du Centre d’Entraînement des Brigades porte sur la préparation opérationnelle de l’armée de terre : mettre les soldats dans les meilleures conditions d’entraînement aux théâtres d’opération extérieures. Mourmelon est l’un des deux espaces majeurs de ce type en France, avec celui de Canjuers, dans la banlieue de Draguignan. Cette distinction, Mourmelon la doit à son grand espace, permettant à la fois le tir et la manœuvre, et aux moyens mis en œuvre (regroupement important de véhicules mis à la disposition des unités venant s’entraîner). Le camp est mis à la disposition de l’ensemble des unités de l’armée de terre. Il fonctionne toute l’année.

A Mourmelon, les soldats les mieux équipés font et refont tous les exercices possibles dans une philosophie du mieux préparé possible aux terrains qu’ils rencontreront dans leurs missions. A armée professionnelle, préparation professionnelle, de l’instruction pour les jeunes militaires au perfectionnement pour les troupes appelées sur des opérations précises dans le monde entier.

Les instructeurs de Mourmelon sont des spécialistes de l’entraînement des unités logistiques auxquelles ils enseignent la lutte contre les engins explosifs improvisés, la réponse aux embuscades, la sécurité en zones hostiles, le roulage de nuit et des protocoles de réponses adaptés à chaque pays dans lesquels les troupes ont à intervenir.

 

Au nom de la paix

Nuance et non des moindres, la vie d’un homme est précieuse, ici comme ailleurs, et à Mourmelon tout particulièrement, on réaffirme à chaque soldat, français et européens de passage sur le camp, les clefs de sa sécurité adaptées à tous les terrains envisageables. Mourmelon est une des vitrines du savoir-faire français en la matière.

Car ici, il s’agit de tout mettre tout en œuvre pour que chacun soit le mieux préparé possible. Sur ce point, les unités logistiques sorties de Mourmelon sont notées. Elles disposent d’une photo précise de la valeur de leurs hommes, de leurs points forts et de leurs points faibles. Mourmelon est un lieu de découverte et de plus -value dans le métier de militaire.

Faire la guerre au nom de la paix, un état d’esprit que souligne le Colonel Charles Aballéa, Chef de corps du Centre d’Entraînement des Brigades : « Nous sommes loin de l’image des machines de guerre, loin de la filmographie américaine du genre. A Mourmelon, chacun se perfectionnant, c’est l’esprit de corps qui domine avec en tête le caractère quasiment sacré de la mission à accomplir sur le terrain et au nom de la France. Nous sommes aujourd’hui une armée professionnelle et pour autant il nous faut regretter la banalisation de la mort de nos soldats. Même si la mort fait partie du contrat c’est dommage de la banaliser. La victoire sur le terrain, mais pas à n’importe quel prix. Nous devons éviter, par tout moyen, les dommages collatéraux. Dans ce domaine, nous avons un savoir-faire que nous partageons avec l’armée britannique. Si l’on prend le cas actuel de l’Afghanistan, il nous faut dans ce pays pratiquer ce que j’appelle le supplément d’âme : donner aux soldats la fierté de servir, accepter les contraintes du terrain et le respect des populations que l’on rencontre ».

Comprendre Mourmelon, c’est comprendre l’armée française. La professionnalisation de l’armée française exige, plus que jamais, un maximum de résultat avec un minimum de perte. Il y va de son image et celle de la France et de ses soldats qui la représentent là où la paix est à ce prix. Apprendre la guerre, c’est aussi mieux assurer la paix.

 

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