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Jusqu’au  24 février, La Comédie de Reims propose « La Loi du marcheur », un spectacle conçu et interprété par Nicolas Bouchaud.

refletsactuels.fr/wp-content/uploads/2012/02/loidumarcheur-373x146.jpg 373w" sizes="(max-width: 510px) 100vw, 510px" />C’est l’un des meilleurs acteurs de sa génération que le public rémois a pu découvrir à la Comédie dans La Dame de chez Maxim en 2009 et que l’on reverra aux côtés de Juliette Binoche dans « Mademoiselle Julie » au printemps qui sera sur scène.

Le point de départ de la « loi du marcheur », ce sont les entretiens que donna le critique de cinéma Serge Daney.  Janvier 1992. Quelques mois avant sa mort, Serge Daney s’entretient avec Régis Debray sur son itinéraire de critique de cinéma. Rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma, journaliste à Libération, fondateur de la revue Trafic, il témoigne de ce que « voir des films » lui a offert du monde.

Le spectacle créé par Nicolas Bouchaud et Éric Didry, issu de la transcription exacte des entretiens, puise à cet art de la parole si propre à Serge Daney qui se décrivait lui-même comme un « griot », un passeur. Un acteur jouant un spectateur. Voilà une drôle d’expérience à laquelle le comédien nous convie.

Devant un écran, comme une page blanche, Nicolas Bouchaud incarne la parole de l’homme-spectateur par excellence que fut Daney. Il en devient le passeur. C’est notre place de spectateur qui est interrogée : quels spectateurs sommes-nous ? Comment recevons-nous les œuvres et comment en parlons-nous ? Au-delà d’une simple transposition d’un texte au théâtre, la mise en scène rend hommage au rapport de fascination que le cinéma peut susciter dans l’enfance. Un seul film témoigne dans le spectacle pour tout le cinéma : Río Bravo d’Howard Hawks (1959), film « ami d’enfance » que Nicolas Bouchaud et Serge Daney n’ont jamais perdu de vue. Le film projeté s’entremêle au jeu d’acteur, et donne lieu à des jeux multiples entre l’écran de cinéma et le plateau.

Autour du spectacle, la Comédie propose aussi  vendredi 24 février à 18h un Débat en présence de Claude Bégué – animateur du cinéma opéra de Reims, des ciné-clubs et historien du cinéma – et de l’équipe artistique du spectacle.