Patrick Tassin, Président du CESER

« Je suis assez content de ma vie. J’aurais pu faire un parcours beaucoup plus carriériste. J’aurais pu être cadre, je ne l’ai pas voulu. J’ai enseigné, et puis un jour, je me suis retrouvé dans le syndicalisme, une belle expérience ». PATRICK TASSIN : mettre plus de CESER dans la CGT

tassin-510refletsactuels.fr/wp-content/uploads/2013/03/tassin-510-373x146.jpg 373w" sizes="(max-width: 510px) 100vw, 510px" />Ou plus de CGT dans le CESER, le Conseil Economique, Social et Environnemental Régional ?

« Pas assez prêt et pas assez près. Je crois que le syndicalisme ne prépare pas assez à ce genre de responsabilité. C’est une réflexion qui s’est affirmée à l’approche de mon premier mandat de trois ans, entre 2007 et 2010. La CGT n’est pas préparée à ce poste. Sur ce point, elle doit vite évoluer ».

Président du CESER de Champagne-Ardenne, élu contre certaines attentes le 16 Novembre 2007 et réélu, haut la main, le 16 Novembre 2010 (vive la Sainte Marguerite !), le représentant CGT du 2e collège a mis son syndicalisme dans sa poche, au service d’une neutralité imposée par la fonction. Et voici deux vies à vivre. Président au grand jour et militant en heures supplémentaires : « Je n’ai plus des responsabilités de terrain, pour autant je participe aux réunions des instances de la CGT. Si je ne milite plus à l’extérieur, je m’y emploie toujours à l’intérieur du parti ».

Syndicaliste et Président du CESER, quelles compatibilités ? « Plus j’avance dans ma présidence et plus j’estime que le collège des représentants des salariés doit avoir encore plus de place dans les CESER, pour plus de dialogue social. Le CESER, c’est aussi la voix du syndicalisme ». En fait, Patrick Tassin souffrirait presque d’un non interventionnisme de son syndicat : «  Le syndicalisme français a encore bien du chemin à faire dans la prise en compte des réalités et dans ses propositions pour l’avenir. Un syndicalisme plus offensif quand il donne l’impression d’être aujourd’hui  essentiellement sur la défensive ».

Et vint la pierre blanche

Le CESER, instance consultative aux côtés du Conseil Régional,  s’est mis à prendre toute sa place dans la politique régionale. Indéniablement, une affaire de gouvernance. Globalement, en Champagne-Ardenne, le CESER occupe l’espace qui lui est dévolue. Ce n’est pas le cas dans toutes les régions de France. Il faut considérer l’instance, avec ce qu’elle ouvre de possibilités pour travailler au meilleur du développement régional,  et la gouvernance de l’instance qui résulte du caractère de chaque Président.

Pour Patrick Tassin, on peut aller plus loin. Le CESER peut prendre encore plus de place dans la vie des régions. Il est l’interlocuteur direct du Conseil régional et de l’Etat.  Il doit être aussi celui des autres collectivités territoriales. Le CESER peut-être, dans sa structure actuelle, l’interlocuteur de toutes les instances du territoire régional.  Le CESER existe pour dire, avec le recul et hors politique, ce qui pourrait mieux fonctionner sur tous les sujets de la vie régionale. Son indépendance l’oblige à une franchise, aussi dérangeante puisse-t-elle être.

Vers un nouveau mandat ?

« Je souhaite que la CGT régionale soit claire sur un point précis : la pris en considération de l’existence d’un CESER. Je souhaite que la CGT reconnaissance que le CESER est important pour la CGT. Je crois que le CESER est un outil qui peut aider le syndicalisme. Il doit être une force de proposition. La lutte pour la lutte me paraît une posture périmée ».

Patrick Tassin candidat à un 3e mandat ? « Je siège au CESER au titre d’une organisation syndicale. Je n’ai pas pris ma décision, parce que j’attends que la CGT me dise clairement ce qu’elle attend de moi dans le CESER. Il reste beaucoup de chemin à parcourir pour que la CGT prenne toute sa place dans une structure comme le CESER. Outil du dialogue social, le CESER doit être considéré comme tel par la CGT ».

Patrick Tassin, élu depuis 1991 au CESER, termine son mandat de six ans en qualité de membre et termine son deuxième mandat de Président. Son avenir est écrit : que la CGT accepte de le désigner à nouveau comme représentant et qu’il se représente pour un troisième mandat de trois ans. Tout dépend donc de la posture de la CGT. Avec ce bémol du Président sortant : « Je suis capable de dire non, si la CGT ne s’engage pas assez dans l’intérêt qu’elle porte à la gouvernance du CESER ».

Et derrière le syndicaliste ?

« Je vais bien. J’ai un parcours plutôt dirigé vers les autres. Engagé depuis l’âge de 14 ans dans le militantisme. Je n’avais pas d’autre rêve que de travailler dans l’industrie. Je suis devenu enseignant dans le domaine technique, donc ça allait. Puis j’ai choisi la CGT et j’ai dû quitter l’enseignement, parce que je ne pouvais pas être partout à la fois. ».

Le syndicalisme est donc la vie de Patrick Tassin. Mais encore ? « Je suis heureux parce que je ne pose pas de  questions par rapport à ce que je vis. Je n’ai pas toujours eu des regards amicaux lors des débuts de ma présidence. Ce qui me chagrine ? Ma vie personnelle a beaucoup souffert de mon trop plein d’engagement à l’extérieur du foyer. Je n’ai jamais eu une vie tranquille et bien rangée ».

Président sept jours sur sept. Et des journées bien remplies. Quotidiennement,, la route de Charleville-Mézières à Châlons-en-Champagne, il la connaît bien.  On ne compte pas les heures quand on aime ce que l’on fait. Patrick Tassin travaille parce que sa mission lui plaît. Et la vie d’à côté ? Quand il le peut, il bricole. Il fabrique ses meubles, fait de la maçonnerie, de la plomberie, de l’électricité, il peint et se dit capable de construire une maison.

 

Et pour le reste ? « Les copains, pas mal, le vélo tout seul, la belote énormément, mais je n’ai plus le temps d’y jouer. Je crois dans les hommes, parce que derrière tous les défauts du monde se cachent de belles qualités. La vie offre de belles surprises. Mon mandat de Président m’a ouvert les yeux sur bien des gens jusqu’ici trop caricaturés parce que mal connus. L’autre n’est pas forcément un ennemi ».

L’avenir de Patrick Tassin ? Fin Novembre pour la prochaine élection. Et ce ne sera pas un 16 Novembre 2013 qui tombe un samedi. Alors, rendez-vous à la saint Albert, vraisemblablement. D’ici à cette échéance, celui qui a sorti le CESER de son quasi-anonymat a encore bien des choses à dire.

 

 

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