Thierry Pertuisot défie Clovis en combat singulier

Un artiste qui réussit néglige parfois sa terre d’origine à force de courir le monde pour y quérir la reconnaissance de son talent. Thierry Pertuisot fait exception. Après Paris, avant Pékin et le Québec, il réserve à Reims un double événement.

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Accrocher une œuvre contemporaine originale entre deux tapisseries monumentales du XVe siècle, tendues dans la salle du festin au Palais du Tau : Thierry Pertuisot, à qui on donnerait le bon Dieu sans confession, a pu convaincre la Ville de Reims de le laisser tenter cette expérience artistique et travaille depuis trois ans à la matérialiser depuis son atelier sparnacien. L’objet, maintenant en place, recrée un maillon manquant dans une série dédiée au « Fort Roy Clovis » qui compta six pièces. A ma gauche, le théâtre dense et sanguinaire d’une bataille à cheval ; à ma droite, la représentation du sacre de Clovis à portée de regard de ses compagnons d’armes ; et au milieu donc, une fresque en saillie de 4,10 m par 5,20 m, qui reprend dans un désordre organisé certains éléments iconographiques des tapisseries, en filant la métaphore guerrière et en marquant les anachronismes. Où l’on observe par exemple, dans une explosion de colonnes doriques, un enfant soldat inquiet, armé d’un fusil d’assaut plus imposant que lui.

Hardi voisinage

L’effet de ce hardi voisinage est saisissant. Interrogatif. Remarquable. Un défi à l’histoire ? « Il me plaît de bousculer l’ordre des choses, répond l’artiste. J’utilise ici des sujets qui renvoient à la peinture que je développe, mais qui sont en rapport avec mon époque et font référence à l’histoire, en prenant en charge l’épaisseur du temps. Cette part ornementale et baroque me correspond bien et correspond à l’époque que nous vivons. » En écho à ce travail qui s’inscrit dans le prolongement des « Figures variables » présentées début 2013 à l’Espace Seven – Galerie De Vos à Paris, il propose dans la salle basse du Palais du Tau, sous le nom d’ « Icônes », une série inédite d’une dizaine de grands formats en relation avec l’imagerie gothique. C’est, pour Thierry Pertuisot, la première exposition d’une telle envergure dans un musée national français, fort bien évoquée dans le catalogue édité par Prisme, le club rémois d’entreprises mécènes.

Sur un thème floral

Comme si l’aventure n’était pas suffisante, il complète au même moment ce parcours d’œuvres chez DP Home, rue Thiers à Reims. L’espace s’est déjà ouvert aux artistes contemporains de la région mais, pour cette occasion très spéciale, Didier Philippe et son associé Nicolas Monteil ont entièrement réaménagé l’appartement show room du premier étage et fait de la place au rez-de-chaussée. « C’est le principe même d’un concept store comme le nôtre de bouger en permanence, de se remettre en mouvement. Nous avons renouvelé les matières et les couleurs de manière à entrer en résonnance avec les vingt pièces d’inspiration florale que Thierry Pertuisot nous fait l’honneur de nous confier. » Pour ce dernier, « cela a du sens d’accrocher des œuvres au milieu de beaux objets, dans des lieux habités, pour les partager, faire en sorte que les gens se les approprient. La peinture n’est pas un objet de chapelle, elle est dans la vie. Elle n’a pas peur de la mixité, au contraire. Du moment que l’association est faite avec goût et intelligence. »

Du 8 mars au 28 avril 2013 :

–          Exposition « Figures variables VII » au Palais du Tau

–          Exposition chez DP Home, 24 rue Thiers à Reims

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