René Paul Savary

 De l’action sociale à Vatry, le grand écart assumé de René-Paul Savary

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Elu au Conseil Général de la Marne en Mars 1985, Président depuis  2003, René-Paul Savary affiche 28 ans au service du Département  et 10 ans de présidence. Si l’aéroport de Vatry encombre aujourd’hui le devant de la scène marnaise, l’actualité départementale ne s’arrête pas à ce seul niveau. Les compétences légales du Conseil Général (aide sociale, voirie, transport scolaire par autocar, gestion matérielle des collèges, tourisme,  gestion des déchets ménagers ou encore des services départementaux d’incendie et de secours) offrent toute une palette d’intervention dans l’action du Département.

Comment devient-on un homme politique ?

« Quand la gestion des affaires communes n’est pas celle que vous souhaitez, il faut s’engager plutôt que s’en tenir à la simple critique. Ne pas oublier que ce type d’engagement se fait au détriment d’une vie familiale et professionnelle ». René-Paul Savary est donc un homme d’engagement : militer plutôt que critiquer. Un homme de consensus également. Pour preuve son arrivée à la présidence du Syndicat Mixte du Nord Rémois, organisme qui gère l’équilibre de développement entre les zones fortement urbaines et les zones rurales.

« Un Président de Conseil Général est aussi un fédérateur, cet aspect des choses m’a fait accepter la présidence de cette instance qui gère un gros dossier : le devenir du site de l’ancienne BA 112. Sans oublier que le Syndicat dispose sur son territoire du complexe agro-industriel phare du Pôle de compétitivité IAR, un complexe auquel nous devons donner tous les moyens  possibles de développement ».

Président du Conseil Général de la Marne, Sénateur de la Marne, Président d’un Syndicat mixte, cumulard René-Paul Savary ? Oui et fier de l’être. « Je me suis présenté au Sénat en expliquant aux maires de la Marne  que j’étais Président du Conseil Général et qu’il fallait ce type d’expérience pour mieux défendre les dossiers du département. L’essence du Sénat est là : faire siéger, au niveau national, des femmes et des hommes qui, forts de leurs mandats locaux, sont mieux armés pour défendre les territoires.  Le problème est différent pour l’Assemblée Nationale ». C’est dit, le Sénat doit cumuler, l’Assemblée National ne doit pas.

L’action sociale au premier plan

« Le Département gère de plus en plus de compétences sociales avec moins de compensations financières de la part de l’Etat.  Face à une  réelle précarité montante des populations, l’action sociale n’en finit pas de prendre de l’ampleur.  Les Conseils Généraux ont de plus en plus de difficulté à trouver des marges de manœuvre nécessaires pour remplir cette compétence sociale ».

«Un à deux pour cent par mois d’augmentation du nombre de Marnais  bénéficiaires du RSA, c’est plutôt préoccupant. L’insertion des publics en difficulté est plus que jamais d’actualité et au cœur de nos compétences. Les emplois d’avenir, la montée du chômage … Voilà notre l’actualité et celle de tous les Conseil Généraux ».

Mais le travail de l’Assemblé départementale  ne s’arrête pas là : « Nous devons maintenir notre niveau de service, sur les collèges et les routes qui sont de nos compétences, malgré des recettes en baisse constante. Ceci  fait aussi partie de notre actualité quotidienne. Evidemment, la crise est là et il nous faut aborder en priorité nos domaines de compétences. Pour autant, l’économie départementale fait toujours partie de nos préoccupations. On pourrait penser que cet aspect de la vie du département n’est pas de notre ressort direct. La réponse tient dans l’effet levier. Un million d’euros sur l’entretien d’une route, c’est un million d’euros de travaux qui génèrent cinq à six millions en retombées économiques ».

Faut-il abandonner cette fameuse clause de compétence générale qui permet aux collectivités d’intervenir dans tous les domaines ? René-Paul Savary répond par la négative. Même si force est de reconnaître que son Assemblée a commencer à rogner sur certains budgets comme celui, par exemple, des aides aux associations les plus éloignées du secteur social.

Vatry pour longtemps encore

Le dossier qui fâche, le voici. Pour René-Paul Savary, tout et n’importe quoi a été dit sur ce dossier. Vatry, ce n’est pas lui. Mais le Conseil Général doit assumer et gérer au mieux. « J’ai hérité de ce dossier. On a considérablement réduit les frais de fonctionnement de l’aéroport. Le Conseil Général est propriétaire de l’infrastructure. Le délégataire du service public qu’est la SEVE (Société d’Exploitation Vatry  Europort) est responsable du fonctionnement de l’aéroport. C’est ce fonctionnement qui est aujourd’hui notre problème et avec lui l’avenir d’un outil structurant ».

Le protocole de proposition de rachat des parts majoritaires de la SEVE (on parle d’une offre de 2 millions d’euros) est sur le bureau du Conseil Général. La Délégation de Service Public stipule que toute transaction, quand au capital de la SEVE, est soumise à l’avis du Conseil Général.

Les délais de réponse du Conseil Général ? La date du 30 Novembre est retenue pour transformer ce protocole en acte de vente. D’ici à cette échéance intervient deux éléments : la déclinaison des partenaires financiers de l’acheteur potentiel, afin d’éclairer la décision du Conseil Général et le vote, positif ou négatif de cette assemblée. Compte tenu de ce calendrier urgent, le Conseil Général pourrait se réunir en session extraordinaire d’ici au 15 Novembre, fort des compléments d’information donnés par l’acheteur.

C’est donc le bouclage financier du seul acheteur potentiel  aujourd’hui (’Hubert Formey), crédibilité du projet,  qui devient capital dans ce dossier et qui  seul peut déclencher l’avis du Conseil Général. « De toute façon, insiste René-Paul Savary, il y aura continuité du service public de l’aviation que nous a confié l’Etat ». Quid d’APVP, l’Association Paris Vatry Project, destinataire des subventions de soutien au marketing de l’aéroport ? Selon toute vraisemblance, la structure en l’état va disparaître. La promotion et le marketing de Vatry seront confiés à une nouvelle entité, capable de rassembler les partenaires existants et à venir de l’aéroport.

René-Paul Savary n’est pas submergé par cette affaire. Vatry vivra aussi longtemps que possible parce que cet outil structurant fait bien partie des points forts de la Marne, au même titre que le TGV ou les grandes écoles ou les pôles de compétitivité … « Mieux vaut avoir des dossiers lourds à gérer que rien du tout ».

 

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