Municipales: Reims à l’heure du choix

La campagne des Municipales s’achève. Dimanche soir, on connaîtra le nom de celle (ou celui) que les Rémois auront choisi pour diriger la ville de Reims dans les 6 ans qui viennent

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Si la campagne a été jugée assez calme jusqu’ici, ces dernières heures ont marqué une accélération et une « montée en puissance » dans chacun des camps. Le résultat du 1er tour n’est pas étranger à ce constat. Donné gagnant dans deux sondages début février, Arnaud Robinet s’est brutalement retrouvé perdant dans un sondage diffusé par France 3 Champagne-Ardenne à quelques jours du premier tour. Au final, le 23 mars au soir, Arnaud Robinet et Catherine Vautrin, sa colistière qui brigue la Présidence de la Métropole, ont viré en tête distançant la Maire sortante, Adeline Hazan, de 682 voix. Quant au Front National de Roger Paris, il est crédité de 16 % des suffrages. Reims connaîtra donc dimanche 30 une triangulaire dont l’issue s’annonce très serrée.

Quel en est l’enjeu de cette élection à Reims ?

Si l’on en croit le sondage de France 3, le bilan d’Adeline Hazan serait apprécié par 60 % des personnes  interrogées. La réalité est probablement plus contrastée.

Il revient probablement à la mémoire de nombreux électeurs que les heures fastes du début du mandat étaient le fruit des inaugurations des réalisations voulues et commencées par le précédent Maire Jean-Louis Schneiter. Depuis  Adeline Hazan a lancé son grand projet urbain Reims 2020 dont les rémois ont, à ce jour, vu peu de réalisations concrètes. L’opposition reproche le coût pharaonique de la communication autour de ce projet ( 7.5 M€).  L’adjoint en charge des grands projets a multiplié tout au long du mandat les annonces (Rives de Vesle, Sernam) mais aujourd’hui  la plupart des axes dessinés dans ce projet sont qualifiés de « projets privés» dans lesquels Adeline Hazan avoue des marges de manœuvre limitées.

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L’ancienne autoroute urbaine A4 a récemment été baptisée Voie Jean Taittinger. Mais cet hommage à la figure tutélaire de l’ancien Maire de Reims n’a pas apaisé les tensions autour de la vocation de cet axe stratégique de l’agglomération. A. Robinet refuse toute déclassification de cet axe indispensable à l’économie locale. A. Hazan  prône une vitesse apaisée mais réfute l’idée qu’elle veuille encore abaisser la vitesse actuellement autorisée à 90 KM/H et réduire le nombre de voies, ce qui pourtant, au vu des projets de Reims 2020, semblait le cas.

S’ajoute à cela l’invité surprise de cette campagne : Le Nautilud, l’ensemble Piscine-Patinoire, créé  à  la fin des années 60 et dont l’architecture audacieuse n’aura pas résisté à l’épreuve du temps. Par mesure de sécurité, Adeline Hazan a décidé de sa fermeture immédiate fin 2013.

Si personne, bien sûr, n’a contesté cette décision, la nécessité de remplacer cet équipement fréquenté par près de 400 000 personnes par an, s’est vite imposé. Mais les solutions adoptées par Adeline Hazan, avant même les élections, font débat. Contrainte au passage de reporter de deux ans la construction du Grand Musée, autre sujet « clivant » à Reims, la Maire prévoit la reconstruction in situ de l’ensemble.  « Mauvaise pioche » dit, en substance Arnaud Robinet qui voit plutôt l’occasion de doter l’agglomération d’un grand complexe régional aquatique sportif et ludique dans un lieu qui reste à déterminer. « Le projet de complexe ludique et sportif sera l’investissement du mandat » mais le candidat veut avant tout choix une phase de concertation, notamment avec les clubs sportifs.

La Présidente de Reims Métropole surenchérit  désormais en promettant à la fois la rénovation du Nautilud-Bocquaine, la création d’un grand centre aquatique et ludique sur l’agglomération et une salle multifonctions de type aréna, pouvant accueillir des grands évènements sportifs et des spectacles.  Il faut y rajouter le Grand Musée dont la construction n’est pas abandonnée. «Des projets  non financés et intenables», répond son adversaire.

Autre élément important de cette campagne, la dynamique économique. Tout en défendant son bilan dans ce domaine, Adeline Hazan en arriverait, presque, au même constat que ces challengers. «Il faut absolument relancer ce territoire». C’est d’ailleurs la priorité affichée  par tous. Le jeune Député de la Marne envisage de créer un Centre de Coordination Stratégique pour les entreprises et les demandeurs d’emploi et qui aurait pour mission de fédérer des énergies qu’il juge aujourd ’hui dispersées : CCI, Chambre des Métiers, Agences de Développement et veut lancer très vite une opération « Cœur de Ville » pour le Centre-Ville dans lequel  les professionnels comptent plus de 80 pas de porte à céder. Le guichet unique proposé par la gauche n’est pas loin de poursuivre le même objectif auquel s’ajoute le quartier de l’innovation incluant le projet de « Grand Campus » porté par l’ Université.

Reste les critiques dont A. Hazan a fait régulièrement l’objet de la part de la porte-parole de l’opposition au Conseil  Municipal, Catherine Vautrin, ou de la presse régionale sur les dépenses de fonctionnement de la Ville.

Le magazine Challenges chiffrent à  1849 € par habitant et par an les dépenses de fonctionnement,  plaçant Reims, sur ce critère de dépenses, de façon peu glorieuse sur la seconde marche du  podium après Bordeaux et devant Nantes.  Certes la situation n’est pas la même. Reims-Ville assume des charges dites de «centralité» importantes liées au poids de sa population par rapport à celle de l’agglomération dont la faible taille reste un problème. Il n’empêche que les révélations régulières sur l’importance du cabinet et, plus récemment, sur la rémunération (5400 € Net mensuels) de l’ancienne Directrice de la Communication de la Ville recasée au Cabinet ont pour le moins donné une image peu rigoureuse de la gestion municipale.

Il y a aussi  les sujets qui fâchent, mais Reims n’est pas dans ce domaine, un cas unique : la fiscalité et la sécurité.

Si Adeline Hazan est victime du vote sanction observé sur toute la France,  les résultats du premier tour montrent aussi qu’elle ne bénéficie pas de la « protection »  qu’ un bilan plus unanimement apprécié lui aurait assurée, comme c’est le cas dans d’autres villes toutes tendances confondues. C’est pour cela que le score risque d’être très serré dimanche soir.

Les abstentionnistes tiennent les clés de la Cité des Sacres. Soit, après avoir donné un avertissement sans frais dimanche dernier, ils ne souhaitent pas une alternance et, dans ce cas, donneront une « deuxième chance » à l’équipe Hazan, soit ils ne veulent plus croire aux promesses et donneront au tandem Robinet/Vautrin les moyens de redynamiser la Ville.

 

 

 

 

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