Les Flâneries musicales de Reims célèbrent à partir de ce soir et jusqu’au 19 juillet leur 25e édition. Sous le regard serein du président de l’association, Jean-Louis Henry. Un portrait signé Jacques Préville.
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Jean-Louis Henry : une partition totalement maîtrisée
On le dit « urbain », « charmant », « bien élevé, et cela devient rare », « opérationnel brillant », « d’une parfaite équanimité », « cultivant l’amitié ». Le portrait du gendre idéal, en somme, s’il n’avait plutôt le profil du beau-père du même tonneau, eu égard à son statut de jeune retraité. A tant de qualités il faut bien quelque défaut consubstantiel. On le dit amateur de chiffres jusqu’à l’excès, et plus qu’un autre sensible à la farouche poésie d’un tableau Excel. Jean-Louis Henry ignore avec pudeur les louanges et ne renie en rien sa dilection pour la gestion financière lui venant de sa formation et d’un parcours aussi varié que remarquable au sein d’une grande banque régionale.
Claviers interposés
« Il est vrai que mes fonctions professionnelles, à travers le développement commercial, l’animation d’équipes ou encore la communication – sans oublier la direction d’une filiale dans laquelle je me suis familiarisé avec les nouvelles technologies et la stratégie d’entreprise – m’ont fourni bon nombre des repères indispensables pour assurer la présidence d’une association qui organise un événement tel que les Flâneries musicales. »
Pas question de ressasser un temps qui faillit être fatal aux Flâneries. Mais lorsque Jean-Louis Henry a pris les rênes de l’association, fin 2011, il fallait relever un défi d’envergure. « La situation justifiait un plan sur 3 ans pour retrouver l’assise financière perdue. » Là encore, l’expérience d’un engagement au titre de la cité, initiée avec Albert Vecten et forgée par 24 ans d’exercice au conseil municipal de Muizon, lui a été précieuse. « Mais rien n’aurait été possible sans le soutien et l’implication des administrateurs, du bureau et de l’équipe permanente des Flâneries, la confiance de la Ville de Reims et de l’ensemble des partenaires. »
Et sans doute rien de possible, non plus, sans Jean-Philippe Collard, soliste international natif de Mareuil-sur-Aÿ, qui a su mettre sa culture musicale, son humanisme et son entregent au service de ce nouvel élan artistique.
« Je connaissais l’artiste mais j’ai découvert l’homme. Une évidente complicité est née de notre rencontre, vite doublée d’une réelle complémentarité par… claviers interposés, lui au piano, moi à l’ordinateur. » Autant dire chacun à sa place.
Plan 2015-2017
Avant le terme des 3 ans, les objectifs fixés sont déjà atteints à 80 %. Aujourd’hui, outre les bénévoles comme leur président, les Flâneries musicales de Reims comptent 6 permanents qui reçoivent le renfort de 40 personnes durant les trois semaines de la manifestation (100 personnes pour le concert pique-nique). Le budget de quelque 2 M€ provient à 62 % du secteur public, à 26 % du privé et à 12 % de la billetterie. Et 90 entreprises – soit 40 de plus qu’en 2011 – constituent le club des partenaires.
« Les voyants sont au vert, le défi a été relevé sur les plans financier, artistique, organisationnel et opérationnel. » De quoi s’endormir sur des lauriers mérités ? Que nenni ! Les Flâneries vont dignement fêter leur 25e édition – l’ouverture des réservations, le 19 mai dernier devant le marché du Boulingrin, ayant été animée avec un punch communicatif par l’épatante fanfare de la Fac de médecine -, mais quid des 25 prochaines ? Pragmatique et rationnel, Jean-Louis Henry prépare d’abord un plan 2015-2017, comme un nouveau challenge en mode projet, articulé autour de trois orientations : renforcer les moyens du festival pour accroître sa notoriété ; s’ouvrir encore plus aux publics éloignés de la musique classique ; décliner une vraie saison musicale à Reims, au-delà des Flâneries elles-mêmes et entre deux opus. Rien qui ne soit à portée.
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