M. Enriquez PDG de Krug, Grande cuvée, champagne et soleil

La douceur féminine cache un volcan. L’énergie de sa présence aussi solaire que son accent latino. Elle vient de la Terre de Grâce, aux frontières du Brésil, de la Colombie et du Guyana. A chacun sa découverte, le Vénézuéla pour Christophe Colomb,  Margareth Enriquez pour le Champagne. Un nouveau joyau comme un autre maillon de cette belle histoire des femmes du Champagne.

Une vie qu’elle dit pleine d’un bel équilibre entre famille et travail, deux fils qu’elle évoque avec du soleil dans le regard, trente-six ans de carrière qui font de cette diplômée de Harvard, née dans le commerce des vins et spiritueux, une spécialiste des systèmes informatiques, du marketing, de la finance, des situations de crise, de la quête des marchés et de la gestion des équipe. Bref, un modèle managérial.
Petite idée rapide du parcours de Margareth Enriquez : direction de Seagram au Vénézuéla, de Nabisco au Mexique et de Bodega Chandon en Argentine durant huit années, avant cette arrivée chez Krug, début 2009. LVMH, un empire qui lui sied bien, Krug un territoire d’excellence à moderniser en revenant aux valeurs de l’histoire d’une maison de plus d’un siècle et demi. Une obsession : la Grande Cuvée qui doit réunir, chaque année, le meilleur de la vigne et le meilleur de l’élaboration.
« On achète un CD et la musique est sans surprise toujours la même, on va au concert et tout change tous les soirs ». La Grande Cuvée de Margareth Enriquez, du Krug qui accomplirait, chaque année, quelques pas de plus vers la perfection, à partir d’un style de vin qui ne se contente pas de se répéter et d’une histoire, désormais bien visible, pour mieux habiller l’image légitime d’un grand Champagne.
« Je me suis plongée dans les archives de la maison pour remonter aux sources, trop absentes jusqu’ici dans notre marketing. J’y ai passé plus de deux mille heures. Maintenant, je sais parler Krug ». Le travail parce que rien n’est acquis sans lui, un outil indispensable pour Margareth Henriquez : « Nous existons dans nos carrières parce que nous le voulons et avec force travail. Je ne remets jamais au lendemain ce qui est à faire aujourd’hui. J’aime travailler, même quand cela est pénible. J’ai toujours été disponible pour un faire plus, ne serait-ce que pour la satisfaction de réussir. Si l’âge m’a un peu calmé, j’ai passé bien des années avec très peu de sommeil ».

La crise comme motivation

Ce fut souvent le cas dans sa carrière, la Directrice Général de Krug s’est confrontée à de véritables situations de crise : dans les années 90, la crise au Vénézuéla quand elle arrive chez Seagram, la crise chez Nabisco avec des pertes financières énormes pour l’entreprises qu’elle jugule en deux ans, la crise chez Krug qu’elle évoque avec pudeur : « J’ai eu l’impression d’arriver dans une entreprise un peu trop arrogante, comme s’il existait le Champagne d’un côté et Krug de l’autre … J’ai écouté les clients, le marché dans son ensemble et les collaborateurs … A l’époque, Krug subissait des baisses de ventes … J’ai choisi deux axes : tout sur la Grande Cuvée, la base de la Maison, et l’image de la marque qui dormait dans nos archives … Aujourd’hui, nous avons retrouvé notre qualité historique et nos chiffres de 2007 ».
Certains disent que Margareth Enriquez cherche les crises. Affirmation à peine exagérée : « C’est génial de sortir d’une crise, comme c’est génial d’en éviter une. Mais, globalement, ce genre de situation aide beaucoup. C’est la crise qui permet, ou dicte, le changement ». Margareth Enriquez ne cultive la crise, elle l’affronte là où on ne l’attend pas forcément : « En 2000, j’ai pris une année sabbatique pour m’occuper d’une autre crise. Mon fils cadet n’allait pas très bien, mes parents ne me voyaient plus assez souvent. J’ai pris la bonne décision et tout est rentré dans l’ordre ».

Le hasard n’existe pas
« Dieu ne joue pas aux dés avec l’Univers » affirmait Einstein. Margareth Enriquez, évoquant son parcours, nie tout hasard dans sa carrière : « A chaque fois, j’ai constaté que les évènements ne se produisait pas sans les avoir déclenchés. Il faut vouloir ce que nous devenons. J’ai toujours voulu faire différemment, vite et du mieux possible Mais, nous ne sommes jamais seuls dans ce qui nous arrive ».
Professionnellement, Margareth Enriquez évoque les dirigeants qu’elle a croisés ou ceux avec lesquels elle a travaillé ou encore les collaborateurs qu’elle a dirigés et ceux qu’elle dirige aujourd’hui, avec cette confession : « J’ai assumé très vite des fonctions de responsabilité. A l’âge de trente-deux, je suis devenue Directrice Générale de la première entreprise dans laquelle j’ai travaillé. Je crois que l’on vient au monde avec cette envie de diriger, mais on devient manager avec beaucoup de travail et en aimant prendre et assumer ses responsabilités. J’ai appris à manager en regardant mon père dans son entreprise. On naît avec des capacités, on les développe en travaillant ».
Si la Présidente de Krug s’inscrit dans cette fameuse lignée des femmes du Champagne, pas une seule allusion de sa part à ce statut dans notre entretien. Un sujet que d’autres dirigeantes du Champagne ont également évité.

A croire que depuis Nicole-Barbe Clicquot-Ponsardin, au début du XIXe siècle, diriger est aussi et tout simplement une affaire de talent.

 

 

 

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