Riccardo Agnésina La troisième génération de l’entreprise passion

D’Armand à Riccardo, en passant par Gérard, de 1936 à aujourd’hui, trois générations signent la pérennité et le succès de l’entreprise Agnesina (agencement, décoration et création dans la menuiserie pour le commerce, le tertiaire, les professions libérales, les particuliers …). Moteur clé d’une entreprise qui évolue dans le secteur du bâtiment : l’innovation dans les matériaux et les process. Chaque matin de sa vie d’entrepreneur, Riccardo Agnesina, à la tête de l’entreprise depuis trois ans, se remet en question.

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Riccardo Agnesina

Une cinquantaine de salariés, une dizaine d’apprentis, et de père en fils le souci de la diversification des marchés explique une belle résistance à la crise économique qui dicte bien des impératifs de gestion et de vision sur l’avenir. L’activité de l’entreprise se maintient aux alentours de 8 millions d’euros et la génétique familiale perdure : Riccardo Agnesina, aujourd’hui Président de la Fédération Française du Bâtiment Marne, s’investit à fond, comme son père l’avait fait, dans la défense et le développement de la profession dans son département.
A quarante-cinq ans, ce jeune patron explique une mentalité génétique : « Mon père m’a fait très vite comprendre que seul on arrive à rien. J’ai donc pris des responsabilités assez tôt, ayant bien compris que le syndicalisme patronal est primordial pour faire avancer le bâtiment ». Patron d’une entreprise bien structurée, Riccardo Agnesina donne, sans aucun regret, de son temps à la profession (environ 340 entreprises dans la Marne).
Rentré tardivement dans la crise, le bâtiment souffre vraiment depuis trois ans : « Du travail, nous en avons encore en Champagne-Ardenne, mais la chute vertigineuse des prix, avec une concurrence très forte venue des régions limitrophes et même d’assez loin parfois, pèse lourd sur la rentabilité de nos entreprises ». L’année 2015 devrait être encore plus compliquée, avec des commandes en chute de la part des collectivités locales. Certes des opportunités, comme la nouvelle clinique de Bezannes, le CHU ou le Campus universitaire, existent, mais pour qui et dans quelles conditions s’interroge Riccardo Agnesina.
Côté logement, l’optimisme est beaucoup plus nuancé : « De moins en moins de logements, alors que certains parcs vieillissent et que la région manque d’une offre de qualité en la matière. Et pourtant, chacun sait que l’offre de logements de qualité est un des aspects fondamentaux de l’attractivité d’une région ».
Le métier dans le sang
Fils d’un chef d’entreprise, Riccardo Agnesina aurait-il pu choisir un autre métier ? « Non, j’ai toujours eu cet objectif dans le sang. J’ai très vite, tout jeune dans l’entreprise, aimé le contact avec les salariés, le contact avec les clients. J’aime le bâtiment, sous toutes ses formes, un métier qui ouvre des perspectives différentes chaque matin de votre vie. J’ai traîné dans bien des chantiers avec mon grand-père et mon père. J’ai arrêté mes études à la licence professionnelle parce que je voulais travailler le plus vite possible ».

Gérard Agnesina a vite compris la vocation de son fils et les relations professionnelles entre le père et le fils ont toujours été au beau fixe. L’hérédité couvait une véritable vocation et les premières armes se sont ainsi faites dans l’entreprise familiale. L’histoire risque bien de se répéter : un jeune Agnesina s’intéresse au métier. La saga a de l’avenir. Dans l’entreprise depuis vingt-trois ans, Riccardo Agnesina voit d’un bon œil son fils dessiner la quatrième génération, comme lui vient d’inaugurer la troisième à la mort de son père.
Les jeunes viennent-ils facilement au bâtiment ? « On a redoré l’image de la profession. D’autres entrepreneurs ont avec moi ont la passion de l’apprentissage et à tous les niveaux, du CAP au diplôme d’ingénieur. La baisse du nombre global d’apprentis vient de la peur d’entreprises qui craignent ne pas avoir de travail à leur donner. Il va falloir dépasser cette appréhension et accueillir les jeunes qui viennent nombreux vers le bâtiment, parce que dans nos métiers on peut progresser plus vite qu’ailleurs. Les deux tiers des salariés de l’entreprise Agnesina viennent de l’apprentissage ».

Entrepreneur et militant
Fier d’être Français et fier de payer des impôts, même s’il fait remarquer qu’en l’occurrence trop c’est trop, Riccardo Agnesina milite pour l’entreprise en souhaitant que tous les responsables nationaux en fassent autant. Un souhait ? Que ses salariés soient heureux dans leur travail, même par des temps qu’il reconnaît difficiles.
Par ailleurs, administrateur de la CGPME, Riccardo Agnesina lâche cette phrase culte et politiquement très correcte : « J’aime les entreprises ». Et la politique dans tout cela ? Comme son père ? Un sourire et une réponse instinctive : « J’adore la politique ». Bon sang ne saurait mentir.

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