Bruno Arcadipane Président du MEDEF Marne « Les entreprises sont le cœur de la France »

Né à Saint-Dizier et d’origine sicilienne, 45 ans,  Bac scientifique et école de commerce dans la structure châlonnaise qui deviendra l’IPI (double compétence technique et management des équipes ou des structures), stage de fin d’étude chez Art Décor, entreprise qui sera rachetée par La Seigneurie qui rejoindra le groupe Total (chef des ventes, Directeur régional, attaché de Direction, Directeur régional) … Mai 2001, à 31 ans, création de sa propre affaire (CPR, Consortium des Peintures et Revêtements) avec deux salariés. CPR aujourd’hui compte 18 établissements et emploie     70 salariés. Voilà donc, en bref, le parcours de Bruno Arcadipane, Président du MEDEF Marne depuis Mars 2013.

Comment le chef d’entreprise que vous êtes perçoit-il la conjoncture économique ?

« Globalement les affaires ne vont pas bien dans un paysage de contraintes administratives grossissantes. On nous parle de simplification et tout se complique. On nous parle de relance et on la cherche. Dans le contexte européen, la France prend du retard, elle est prisonnière d’un carcan administratif et financier extrêmement difficile à supporter ».

Avez-vous l’impression que le Bâtiment, secteur dont vous dépendez, va encore plus mal ?

« Le BTP demeure très dépendant de la commande publique. Nous sommes dans une région particulièrement touchée par la baisse d’activité dans la construction. Petit bémol, la commande des bailleurs publics prouve qu’ils poursuivent, eux, leurs investissements. Les chefs d’entreprise du bâtiment, comme les autres, ne peuvent pas baisser les bras. Le rôle d’un patron est de développer son entreprise, pour maintenir l’emploi dans sa structure et pour embaucher dès que nécessaire .Ils iront donc au bout du supportable. La crise mondiale a bon dos et de toute façon elle se termine. Cela va un peu mieux en Europe, mais pas encore assez bien en France. Il faut arrêter de promettre et de ne pas faire. Passons aux actes ».

Les entreprises croient-elles en la réforme territoriale ?

« Une énorme bêtise. Elle est là, on est obligé de faire avec. On va perdre beaucoup de temps et d’énergie à créer des fausses grandes régions. Tous les décideurs attendent et ne se risquent pas à investir.

On va d’une campagne électorale à une autre quand les affaires demandent plus de visibilité. Les chefs d’entreprise ne demandent qu’une chose : qu’on les laisse respirer, qu’on les laisse travailler, qu’on simplifie les procédures qui entravent le développement des entreprises, le Code du travail en tête ».

Conséquence de cette réforme : plus de MEDEF Champagne-Ardenne ?

« Evidemment et pour laisser la place à un MEDEF grande région. Et pourquoi cette gouvernance territoriale ne s’installerait-elle pas à Reims ou à Châlons-en-Champagne ? Le MEDEF historique est une organisation au plus près des territoires à l’instar des CCI. La moelle du MEDEF est dans la proximité. Les patrons de Reims, Châlons ou d’Epernay n’iront pas demander un conseil à Strasbourg ou à Metz ».

L’action du MEDEF semble peu visible sur le terrain ?

« Tous les médias n’ont peut-être pas notre philosophie et cependant nous réalisons beaucoup de choses pour permettre aux entreprises de se développer au mieux. Tous les jours, nous empêchons l’Etat d’agir contre les intérêts des entreprises et donc des salariés. Notre travail au niveau des projets de loi n’est peut-être pas visible, mais il existe et il émane de de nos observations sur le terrain.

Nous sommes extrêmement concentrés sur le patronat, pas comme des voyous que certains imaginent mais comme des citoyens responsables. Quand les entreprises ont des difficultés ou, a  contrario, des projets, nous sommes là pour les conseiller et pour agir avec elles. Toutes les branches de l’économie sont représentées dans le MEDEF, sans oublier les interprofessions.

Que devient le G3 dans une intercommunalité Châlons-en-Champagne et Reims, sans Epernay ?

« Le MEDEF Marne ne souhaite pas cette situation d’un G3 amputé. J’espère que le Maire d’Epernay reviendra vite sur sa décision de ne pas participer à cette intercommunalité, évidente pour tout le monde ».

« Pourquoi faut-il aimer les entreprises » ?

Parce qu’elles sont le cœur du pays. Les Français croient en l’entreprise, qu’ils soient de Gauche ou de Droite. L’économie est désormais au centre du débat politique. L’emploi est plus que jamais l’avenir de tous. On est fier de son entreprise, quelle que soit sa taille,  comme on est fier de son pays ».

 

Soyez le premier à commenter "Bruno Arcadipane Président du MEDEF Marne « Les entreprises sont le cœur de la France »"

Laissez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

AWSOM Powered