Lucia di Lammermoor : vertige de l’amour

Servie par une belle distribution qu’illumine l’étoile montante Venera Gimadieva, l’œuvre de Donizetti sera jouée les 27 et 29 novembre et le 1er décembre à l’Opéra de Reims.

 Comme l’amaryllis qui pousse à grande vitesse et donne des fleurs éclatantes, Venera Gimadieva connaît une croissance spectaculaire dans le monde lyrique. Londres, Venise, Paris, Berlin, Madrid, Los Angeles : les plus grandes scènes réclament cette soprano colorature d’origine russe depuis sa lumineuse apparition en 2012 dans La Traviata mise en scène par Jean-Romain Vesperini. C’était la première fois qu’elle chantait en France. C’était la première fois qu’il travaillait sur un opéra. Ces deux jeunes talents (respectivement 31 et 34 ans) se retrouvent cette saison pour Lucia di Lammermoor, de Donizetti, dans une co-production des opéras de Caen, Limoges, Caen, Reims, Rouen et Saint-Etienne. Une double chance pour le public qui pourra à la fois entendre une œuvre du grand répertoire rarement présentée à Reims et profiter de Venera Gimadieva dont la voix et le jeu sont si précis et généreux. Elle incarnera Lucia, cette héroïne trahie par son frère qui, pour rétablir la situation de sa maison, écarte Edgardo, son amoureux romantique, et l’unit au riche Arturo lors d’un mariage tragique.

Lucia n’est pas Violetta. Donizetti n’est pas Verdi. Cette fois, Jean-Romain Vesperini n’a pas projeté le drame dans une époque plus contemporaine. « L’actualisation de cette œuvre est impossible. C’est une fausse piste. L’action se situe dans une Ecosse imaginée, fantastique, en référence au roman de Walter Scott qui a inspiré le livret. » Une sorte de forteresse montée sur tournette occupe la scène. Elle symbolise le côté vertigineux de Lucia, bientôt enfermée dans sa folie. Les costumes restent neutres pour favoriser la relation directe entre l’œuvre et le spectateur, rendre ce dernier entièrement réceptif à toutes les émotions que la musique et le chant font naître. Accompagnée par l’Orchestre de l’Opéra de Reims, sous la conduite d’Antonello Allemandi, Lucia di Lammermoor confirme que les histoires d’amour à l’opéra finissent mal en général, mais toujours en beauté.

 

 

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