Guillaume Gellé: Rétablir l’équilibre de l’université et impulser son développement

Guillaume Gellé: un Président à la barre de la restructuration de l’Université Reims Champagne-Ardenne. Interview Gérard Delenclos

Comment expliquez-vous votre candidature à la présidence de l’URCA ?

Je suis diplômé de cette université, j’y ai enseigné, j’ai appartenu au Conseil d’Administration aux côtés du Président Vistelle, j’ai assisté par la suite à une véritable dégradation de la santé de l’Université. J’ai des idées pour rétablir l’équilibre de l’URCA et impulser son développement. Ces idées sont partagées par de nombreux collègues qui m’ont incité à prendre la présidence de l’établissement.

Avec quelles idées quant à la gouvernance ?

Je pense avoir le sens de l’intérêt général et du travail en commun. J’estime également que l’enseignement supérieur doit être un moteur pour l’avenir du territoire qu’il suppose. L’URCA doit prendre toute sa place dans cet essor. Je ne suis pas du genre à me dérober devant des situations difficiles. J’ai côtoyé pendant trois ans le fait universitaire au niveau national, au sein du Haut Conseil de l’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur.

Dans un contexte plutôt délicat ?

Quand on évoque les deux derniers bilans déficitaires de l’URCA (80 000 euros, puis 1,7 million), on peut remarquer que les chiffres ont été largement minorés. Au global, on atteint plus de 3 millions d’euros sur un budget de 200 millions. C’est à la fois peu mais significatif à la suite de plusieurs bilans positifs. La dérive mérite une correction rapide.

Le plan de rétablissement de l’équilibre va jusqu’à 2019. Le court terme impose des économies. Les moyen et long termes exigent une organisation différente. Nous allons notamment agir sur le développement des fonds propres (fondation URCA, actions de formation continue, recherches financées …).

Comment estimez-vous la place de l’URCA dans le Grand Est ?

La Région soutient largement notre projet universitaire, avec notamment une forte participation sur les quatre années à venir dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région. Je ne peux qu’en déduire que l’intégration dans le Grand Est est une chance pour l’URCA. Intégrer cette grande région, c’est aussi concevoir que l’on est dans une concurrence positive. Avec ses 26 000 étudiants, l’URCA, la plus petite des universités du Grand Est, est loin d’être une petite université dans le contexte national.

Trois campus rémois pour l’URCA ?

Le projet de campus unique à Reims n’a jamais bénéficié d’un financement à la hauteur des 220 millions d’euros envisagés. Ce projet était démesuré, surtout en période de déficit quant aux moyens propres de l’URCA. On ne fait pas n’importe quoi avec l’argent public.

Le projet des trois campus est largement moins coûteux (environ 80 millions d’euros) et il correspond à un véritable projet scientifique qui prime sur un simple projet immobilier. Notre prospective met la priorité sur la formation et la recherche et non sur des bâtiments.

Si l’on considère l’activité recherche, il y avait un grand péril à subir des déménagements d’activités et donc des temps d’interruption de plus d’un an. Le nouveau projet est voté et financé. D’ici à 2020, le campus scientifique du Moulin de la Housse sera entièrement rénové. La suite interviendra dans un futur Contrat de Plan Etat-Région, au-delà de 2020.

Au-delà des finances et des campus, confirmez-vous les autres grands points de votre programme ?

La professionnalisation des cadres de l’Université consiste à partager la gouvernance avec des cadres formés aux responsabilités. Ce projet est en cours. La création d’une Maison des Sciences de l’Homme va regrouper des recherches et des chercheurs, jusqu’ici éclatés bien au-delà de la région. Concrètement, il s’agit d’un lieu et d’une administration porteurs de coordination, de communication et d’aides en direction des chercheurs en Sciences de l’Homme et de la Société.

L’un des enjeux majeurs du projet réside aussi dans le développement des doctorats, aux frontières de la recherche et de la formation. Sur ce sujet, l’URCA n’arrive pas à la moitié de la moyenne nationale en nombre de doctorants. Nous allons donc développer les écoles doctorales sur l’ensemble des disciplines enseignées à l’URCA. Nous sommes dans une logique d’attractivité de l’Université : des unités de recherche performantes capables d’attirer les meilleurs étudiants français et étrangers. Nous allons offrir à tous les étudiants les moyens d’aller chez nous jusqu’au doctorat.

L’insertion professionnelle est-elle vraiment une réalité forte à l’URCA ?

Nous faisons partie des universités les plus en pointe sur ce sujet. Nous avons été classés parmi les établissements français les plus performants, notamment les premiers dans le domaine des Sciences de l’Homme et de la Société. L’URCA enregistre 70 à 80% d’insertion à six ou trente mois, selon les normes de comptabilité en vigueur, en licence professionnelle et master. Notre projet universitaire doit générer une nouvelle amélioration de ces scores.

Comment se présente la rentrée 2016-2017 ?

On pourra faire un premier bilan à fin Septembre. Nous serons, vraisemblablement, aux alentours des chiffres de l’année dernière, c’est-à-dire dans une situation de stabilité des effectifs, sachant que nous avons connu des augmentations conséquentes ces dernières années. Nous n’avons refusé aucune candidature bien que le Conseil d’Administration se soit prononcé pour une certaine sélection si le besoin s’en faisait sentir. Les clignotants de surpopulation viennent toujours des sections  STAPS, Psychologie ou première année de médecine.67

 

 

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