Le monde selon Quartier libre 

Difficile de décrire le projet Quartier Libre qui a pris fin le 31 janvier tant il était protéiforme. En trois mois, il a créé de nombreux événements et fait émerger de nouveaux usages dans le travail. L’expérience se termine par des points de suspension qui sous-entendent une suite…

Ce qu’on avait pris au départ pour le délire utopique d’une poignée de doux rêveurs peut être considéré aujourd’hui comme l’événement le plus innovant, le plus rassembleur et le plus prometteur sur la place de Reims depuis longtemps. Que s’est-il passé pendant trois mois rue des Filles-Dieu sous la bannière Quartier Libre ? La démonstration par la cohabitation et le frottement de plusieurs mondes (les entrepreneurs, les collectivités, les associations, les artistes, les sportifs…) qu’il est possible (et souhaitable ?) de travailler, de fonctionner, de créer autrement. Peut-on soupçonner Plurial Novilia, Orange, le Crédit Agricole, la Banque Populaire, la Caisse d’Epargne de s’embarquer à la légère dans des croisières hasardeuses ? Or tous ont jeté leur poids dans ce projet. Le bailleur social a mis à disposition une partie de son ancien siège, l’opérateur historique a installé la wi-fi, les réseaux bancaires ont fourni les subsides. D’autres partenaires institutionnels et privés se sont joints en route à l’équipée.

Envie de Reims

Bien qu’ayant la manie d’être jeunes, Arnaud Bassery et ses acolytes d’enfance Thibault Rolland et Maxime Valette ont été pris au sérieux. Les deux premiers ont déjà aligné de belles références comme opérateurs culturels avec l’association Velours ; le troisième est le précoce champion local de la nouvelle économie. Leur plus petit dénominateur commun : aimer Reims et avoir choisi d’y rester et d’y réussir. « On perd trop de temps à monter des petits projets dans son coin. Reims serait une ville de dingues si tout était mis en synergie, si on décloisonnait les réseaux, si on réemployait l’énergie dans du positif. » La culture, les nouvelles technologies, le business, le social se sont entrecroisés à Quartier Libre. Exemples à la volée : une quinzaine de jeunes qu’accompagnent le Service de Prévention de la Marne et l’Ecole de la 2 ème chance ont organisé pour eux-mêmes un job dating et des ateliers créatifs ; 160 collégiens ont pu se familiariser avec le codage à travers des ateliers proposés par Orange ; une vidéo sur des danseuses contemporaines du Conservatoire a été tournée avec un drone ; StartinBloc a lancé un serious game, mi- jeu de rôle, mi-formation, sur le thème « une journée pour devenir président »… « Aux 50 à 150 personnes que nous avons accueillies chaque jour, nous avons offert une liberté qui a produit des choses incroyables », s’enthousiasme Arnaud.

Maintenir la dynamique

Entre les événements d’entreprises et les ateliers, des pique-niques et des apéritifs ont constamment entretenu la flamme de l’amitié entre les résidents. Le bruit de cette expérimentation a fait se déplacer de grands élus et même des secrétaires d’Etat. « Au début, tout le monde a cru que l’engouement pour le lieu venait de son caractère éphémère. Mais une vraie communauté s’est développée. La magie qui s’est créée est essentielle. Il faut maintenir la dynamique. » La maintenir, c’est pour Arnaud et Maxime structurer la démarche, la professionnaliser, à travers la création d’une entreprise qui porterait la suite du projet. L’heure est à la recherche d’un lieu en centre-ville, en attendant que l’implantation encore plus ambitieuse qu’ils ont en vue du côté du Port Colbert puisse s’accomplir.

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