De dimension transfrontalière et enrichie d’un speed dating, la journée d’échanges organisée le 21 mars par la CCI Marne dans ses locaux rémois donnera aux entreprises quelques clés de compréhension de l’économie numérique.
Pour la première édition en 2017, la CCI Marne avait axé ses Rencontres de l’Économie sur l’industrie du futur, s’interrogeant sur les transformations qui vont booster la compétitivité des entreprises. Ce mercredi 21 mars, c’est la nouvelle économie qui sera au centre des débats de 9h30 à 18h : « Comment le numérique rebat-il les cartes ? Blockchain, Bitcoin, Fin Tech, Réalité augmentée… ». Vaste question, à laquelle des experts apporteront des fragments de réponse, et parmi eux le Belge Rudy Aernoudt, spécialiste en économie européenne et professeur dans les universités de Gand et Nancy.
Digitalisation = performance
« D’après un rapport de 2014, le coût de la non Europe dans le domaine digital est estimé à 340 milliards d’€, soit le PIB de la Belgique. Il est nécessaire et urgent de mettre en œuvre l’Agenda numérique pour l’Europe qui, dès 2010, a identifié les obstacles – notamment le problème d’interopérabilité entre les pays – et fixé les actions prioritaires. C’est un objectif pour 2020. En permettant aux entreprises et aux citoyens de tirer pleinement parti des TIC, il apportera des avantages économiques considérables : une augmentation du PIB européen d’environ 5 % et la création de 1,2 millions d’emplois à court terme et 3,6 millions à long terme. » En France, le secteur des TIC représente 6 % du PIB. 2 PME françaises sur 3 ont un site internet – à titre de comparaison, elles sont 3 sur 4 en moyenne en Europe et 9 sur 10 en Finlande – mais seulement 11 % d’entre elles offrent un service de vente en ligne. « Il y une corrélation entre indice de digitalisation et performance. Une entreprise digitalisée est 25 % plus rentable qu’une entreprise similaire qui ne l’est pas. En moyenne, la digitalisation fait progresser le chiffre d’affaires de 37 %. Les TIC ne sont pas une menace mais une opportunité à saisir. Une entreprise qui investit dans les nouvelles technologies sera plus productive et plus compétitive. » Pour Rudy Aernoudt, « La France a un gros potentiel. Plus que les infrastructures, ce qui manque surtout aux Français c’est une culture du numérique. La formation des moins jeunes est un enjeu crucial. C’est là dessus qu’il faut agir : les sensibiliser et les intégrer. »
Des fonds insuffisants
Dans cette « nouvelle » économie, les start-up avancent en poissons pilotes. « Je n’aime pas la distinction que l’on fait entre nouvelle et vieille économie. Elle me semble artificielle. Grâce aux nouveaux moyens de traitement et de transmission de l’information, la « vieille » économie va devenir elle aussi plus productive et plus compétitive. Il est vrai que les start- up éclairent toutes ces techniques, à l’exemple des FinTech qui font bouger le monde de la finance. » Mais les start-up les plus inventives peuvent se heurter à l’impossible. « Le plus dur pour elles en Europe c’est de trouver des financements pour se développer, non pas au 1 er et au 2 e tour, mais au 3 e tour. Elles ont beaucoup de créativité mais pas accès à des montants de l’ordre de 18-25 M€. Il existe une multitude de structures et de petits fonds qui sont suffisants pour les aider au démarrage mais pas après. Résultat : 44 % nous quittent quand elles grandissent. Elles n’ont pas le choix si elles veulent changer d’échelle. La solution est de créer des fonds de grande taille. Nous avons à travailler là-dessus. »
Rencontres de l’économie #2
Programme et inscription : bms.marne.cci.fr/
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