Reims vue par Laurent Dequick : la photo sans cliché

A l’initiative de Matthias Philippe (DP Style/YellowKorner), le photographe Laurent Dequick a exploré Reims à travers ses objectifs et son regard de non-rémois. Le résultat « revisité » de son travail d’artiste constitue le fil rouge de l’exposition « Cities », du 29 mars au 4 mai.

Explorer, dénicher, mettre en valeur. Bref, sortir du cliché. Voilà l’objectif du Nordiste Laurent Dequick lorsqu’il embrasse un sujet. D’abord, impératif premier : faire la photo ! Toujours, et quelles que soient les circonstances. Ensuite, développer une autre approche : s’approprier le lieu, l’ambiance, l’image, et transformer « pour donner du caractère et sublimer la photo ». Ah ! tricher, alors ? (lance l’interviewer subtil). En professionnel aguerri, le photographe déclenche la réponse au millième de seconde (inutile, donc, d’en préciser la netteté) : « Une photo n’est jamais la réalité. Toute photo est nécessairement subjective. Je ne raconte pas la vérité, et je le revendique. »
Clic-clac, circulez y’a rien à voir ? Bien au contraire ! Car le regard exclusif et singulier que Laurent Dequick jette sur Reims amène à appréhender la ville sous un nouveau jour – parfois la nuit. Et c’est splendide.

Perspectives inattendues

Laurent Dequick doit à sa formation d’architecte une prédilection certainepour le bâti. Dans l’assemblage de ses deux passions – l’architecture et laphotographie, la seconde d’ailleurs éprouvée bien avant la première – il aconstruit sa légitimité et sa notoriété. Dès lors, la mise en valeur des lignes,fussent-elles de fuite, devient une évidence. Un exemple ? On croyait avoir vu la Cathédrale sous tous les angles possibles depuis que la photo existe : il en renouvelle le genre avec des perspectives aussi tendues qu’inattendues, jusqu’au vertige. Du viseur de son appareil à l’idée qu’il s’en fait, la place Royale, L’Opéra, le Boulingrin, ou encore un bâtiment industriel au bord du canal révèlent, sous l’inspiration technique de l’artiste, une intimité crue qu’on ne leur connaissait pas.

Un certain regard

Matthias Philippe, commanditaire du travail de Laurent Dequick : « J’avais envie de redécouvrir ma ville, de la voir autrement, à travers un regard qui ne soit pas celui d’un Rémois… D’ailleurs, ce ne sont pas des photos de la ville, c’est bien le regard de Laurent sur Reims. » La nuance est d’importance. Sans doute le pari n’était-il pas gagné d’avance, d’autant qu’au dire même du photographe, parlant d’expérience pour avoir portraituré l’urbain dans le monde entier, « Reims n’est pas une ville ‘facile’. Il faut s’en emparer, la comprendre par le biais de ses multiples facettes. C’est passionnant. » Le résultat est incontestablement à la hauteur des espérances. Il serait dommage de passer sans le voir.

En pratique
L’exposition « Cities », – rétrospective des travaux urbains de Laurent Dequick, dont Reims est le fil rouge – est à voir chez DP Home (24, rue Thiers) et DP Style/YellowKorner (50, cours Langlet), du 29 mars au 4 mai.
Vernissage chez DP Home le vendredi 29 mars, en présence de l’artiste.
Laurent Dequick signera ses photos chez DP Style/YellowKorner, le samedi 30 mars.

 

Photo Matthias Philippe (YellowCorner) Laurent Dequick  © Jacques Préville

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