Comédie-ballet à l’Opéra de Reims: Molière dans toute sa splendeur !

Les 400 ans de la naissance de Molière inspirent un déferlement d’hommages et de spectacles en France. A ce jeu, l’Opéra de Reims frappe fort en programmant en mars trois comédies-ballets euphorisantes, données – chose rare – dans leur intégralité.

Tous les auteurs classiques étudiés à l’école ne laissent pas un souvenir joyeux et impérissable. Molière, oui. Et cela de génération en génération. Son succès ne faiblit pas. Le texte ne vieillit pas. La satire reste aiguisée. Elle pique encore. « Presque tous les hommes meurent de leurs remèdes et non pas de leurs maladies… » La charge, écrite à la plume en 1672 dans un autre contexte, ferait de lui la coqueluche des antivax d’aujourd’hui. Le 400e anniversaire de sa naissance est donc un cadeau pour les théâtres et le public. L’Opéra de Reims, qui n’est pas un théâtre, a trouvé une magnifique diagonale pour l’accueillir sur sa scène : la comédie-ballet. On y joue, on y musique, on y chante, on y danse. L’ancêtre de la comédie musicale.

Une folle ambition !

Ne boudant pas son plaisir et pariant sur celui du public, Serge Gaymard a engagé l’établissement qu’il dirige dans la coproduction de trois spectacles du genre : Le Malade Imaginaire, Le Sicilien ou l’Amour peintre, Le Mariage forcé. Huit représentations en neuf jours. Un tour de force pour les trois compagnies à l’œuvre qui appartiennent au même univers baroque et se connaissent par cœur : Le Concert Spirituel (musique), L’Éventail (danse) et Les Malins Plaisirs (comédie). Vincent Tavernier, directeur de cette dernière et metteur en scène des trois pièces : « Cela n’est possible que parce que nous avons ensemble une expérience de plus de 20 ans. En revanche, jamais nous n’avions travaillé trois œuvres à la fois, ce qui nous donne un calendrier de tournées très intense. Mais il n’y a qu’à Reims que nous enchaînerons les trois productions. C’est une folle ambition ! Le résultat aussi d’un long compagnonnage avec l’Opéra de Reims. » Défi supplémentaire : L’une des représentations rémoises du Sicilien intègrera dans la distribution deux comédiens s’exprimant en Langue des Signes Française (LSF) pour permettre aux spectateurs sourds et malentendants de profiter pleinement des dialogues et du jeu de scène.

Trois atmosphères

Ces comédies-ballets (dont deux furent mises en musique par Lully) auront la particularité d’être jouées avec l’ensemble des divertissements d’origine. Tels que les goûtait Louis XIV ou presque. « On est respectueux de l’esprit de l’œuvre. On n’ajoute rien, on n’enlève rien, ni au texte ni à la partition, mais on ne cherche pas non plus à faire de la reconstitution, nuance Vincent Tavernier. On essaie de trouver une traduction immédiatement perceptible par le public contemporain, dont le regard n’est évidemment pas le même que celui du XVIIe siècle. » Les trois spectacles dégagent ainsi leur atmosphère propre : puissance vitale pour le « Malade », modèle de la grande comédie de caractère ; poésie joyeuse dans le « Mariage » qui relève de la farce ; et grande fantaisie visuelle pour le « Sicilien », du genre comédie galante et que le metteur en scène s’amuse à décrire comme « une délicieuse pâtisserie aussi bonne que belle. » Molière est bien vivant et toujours savoureux. Résisterez-vous à l’envie d’en prendre une part ? Ou deux ? Ou trois ?

Le Malade imaginaire : vendredi et samedi 19 mars à 20h30
Le Sicilien ou l’Amour peintre : jeudi 24 mars à 20h et vendredi 25 mars à 18h30 (adaptation en LSF)
Le Mariage forcé : samedi 26 mars à 20h30 et dimanche 27 mars à 14h30

 

Photo:© Hélène Aubert

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