“500 voix pour Queen” associe les chœurs de Reims aux chansons mythiques de Freddie Mercury. Une création ambitieuse dont la première nationale a lieu ce samedi à l’Arena.
Ce n’est pas qu’une première nationale, c’est aussi un tour de force: le concert “500 voix pour Queen”, présenté ce samedi à l’Arena de Reims, mobilise six chœurs de la cité des sacres. Ces 500 choristes vont donner de la puissance aux quatre chanteuses, des solistes aux personnalités et aux timbres soigneusement choisis. Un groupe de quatre musiciens et des effets spéciaux complèteront le show.
“J’ai lancé ce projet en me disant que Freddie Mercury et les Queen sont chantés partout dans le monde, par des personnes de sept à 77 ans, de toutes origines sociales. Ce serait bien qu’elles soient représentées sur scène”, se remémore le producteur de spectacles rémois David Hardit.
A Reims, les choristes ont… de douze à 80 ans. Tout de noir vêtus, clin d’œil à l’esprit rock, ils vont donner le “la” d’une saga qui se poursuivra de janvier à avril 2024. “500 voix pour Queen” va en effet tourner à travers tout le pays, du Zénith de Strasbourg au Palais des sports de Paris en passant par l’Arena d’Aix-en Provence. Soit 30 dates en tout. “C’est unique en Europe car c’est la première fois qu’on revient avec autant de dates et de monde autour de Freddie Mercury”, assure David Hardit. “La complexité tient à la sélection des choristes. Un chef de chœur national, Florian Martinet, va sillonner pendant un an la France pour recruter, former, faire répéter les choristes”. La logistique est un autre défi.
Ensemble et chez soi
Reims insuffle donc l’élan. Sandrine Lebec, directrice musicale de la Maîtrise de la cathédrale, a relevé le pari avec fougue. Elle en assure la coordination. “C’est une artillerie très lourde, mais il s’agit d’une création et, en même temps, Freddie Mercury traverse toutes les générations. Cela motive tout le monde”, sourit-elle. En l’occurrence, la Maîtrise avec les élèves de 5è, 4è et 3è du collège Notre-Dame, son chœur d’hommes, l’ensemble vocal féminin Réminiscence dirigé par Laetitia Steens, le chœur du Conservatoire de Reims placé sous la houlette de Nicolas Renaux, le choeur Per Musicam du lycée Clemenceau sous celle de Nicolas Pattier et Ars Vocalis que conduit Grégory Meldrey.
Au fil des 21 titres interprétés, les chefs de chœur se succèderont quasiment tous au pupitre. “J’aime bien Queen et, en plus, chanter à l’Arena, c’est unique! C’est une nouvelle expérience”, s’enthousiasme Nathan, 15 ans. Cet élève de seconde au lycée Clemenceau multiplie les répétitions avec Per Musicam en dehors du temps scolaire. “Le plus difficile est d’apprendre par cœur. Il faut vraiment qu’on travaille aussi régulièrement chez nous”, poursuit-il. Les chanteuses ont été filmées et les arrangements de Florian Martinet permettent à chaque choriste de répéter individuellement. “C’est un confort de travail”, apprécie Sandrine Lebec.
“Le top du top, c’est Bohemian rhapsody”.
Après un Requiem de Mozart qui conduit, à la mi-mars, la Maîtrise jusqu’à la cathédrale de Canterbury et à Londres, elle va enchaîner avec une première répétition commune à tous les chœurs le week-end du 25 et 26 mars. “Nous y avons adhéré parce qu’il s’agit d’un projet intéressant: pour les chefs, il offre la possibilité de travailler collectivement. De plus, sortir du registre habituel n’est pas pour lui déplaire. “Il n’y a pas de musique facile, rappelle Sandrine Lebec. Nous avons la même exigence et nous pouvons montrer aux jeunes les différentes passerelles qui existent entre la musique classique, la musique baroque et Freddie Mercury. C’était un grand amateur d’opéra, ses chansons sont difficiles. L’avantage, c’est qu’il chante exactement sur le rythme écrit à la base”. En termes de gageure, “le top du top, c’est Bohemian rhapsody”, conclut celle qui n’oublie pas qu’elle a aimé l’opéra grâce à Barcelona, avec Freddie Mercury et Montserrat Caballé en duo.
Les répétitions, comme ici celle de la Maîtrise de la cathédrale de Reims, ont débuté en janvier.
Photo: © DR
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