Fouilles: à la recherche du passé de Reims

La fouille archéologique du jardin a débuté sur le chantier de restructuration et d’extension du musée des Beaux-Arts rue Chanzy.

Il s’agit d’une étape incontournable pour permettre l’aménagement d’un accès en sous-sol pour le futur musée et également pour l’édification, côté rue Henri Menu, du batiments des services administratifs du musée et, côté rue Libergier d’une cafétéria. Au centre, l’architecte portugais Francisco Aires Mateus, lauréat en 2018 du concours lancé par la Ville de Reims,  a souhaité implanter un jardin arboré et recréer l’espace cloître.

C’est le service archéologie du Grand Reims qui conduit cette fouille archéologique. L’équipe de professionnels est composée d’un responsable d’opérations, de trois responsables adjoints, dont un spécialisé en archéologie du bâti et un archéo-anthropologue et de 6 techniciens de fouille.

Des diagnostics archéologiques et la connaissance de l’histoire d’un site voisin de la cathédrale de Reims permettent d’anticiper les traces qui pourront être recueillies, au fil des époques, depuis l’Antiquité. Pour l’Antiquité, le site se trouve au cœur de la ville, traversé par une rue est-ouest (decumanus) dont on devrait retrouver des restes. Les îlots d’habitation, situés de part et d’autre de cette rue, ont livré lors de fouilles plus anciennes des vestiges d’habitations (murs, sols…), dont certaines possédaient des sols avec mosaïques, ce qui témoigne d’un quartier “assez riche” de la ville. Au début du IVe s., période de l’Antiquité tardive, la construction d’un rempart défensif immédiatement à l’est doit entraîner la désaffection de ce secteur. Les restes du dispositif défensif s’achèvent à l’ouest, sous l’aile Chanzy du musée, donc on pourrait en retrouver des indices.

C’est au cours du Moyen Age que l’abbaye Saint-Denis, dont une grande partie se situait sous l’actuelle rue Libergier,  est construite ainsi que divers bâtiments utilisés par les chanoines. Les archéologues comptent retrouver des restes de ces bâtiments qui ont connu divers réaménagements et reconstructions jusqu’à la Révolution. En début de semaine, des moules à cloche qui correspondent à l’empreinte en creux de la future cloche ont été retrouvés). Le diagnostic archéologique réalisé en 2017 a livré des sépultures, probablement en lien avec l’abbaye. La fouille actuelle cherchera notamment à définir quelle était la population inhumée dans le site du jardin car il ne s’agit a priori pas d’un cimetière paroissial. La partie du musée actuellement en jardin l’est au moins depuis le XVIIIe s. Peut-être pourra-t-on mettre en évidence l’architecture de ce jardin et ses évolutions (disposition des allées, présence ou non d’un bassin, essences plantées…) ?

Cette vaste opération permettra d’enrichir la documentation existante sur l’histoire de Reims. L’analyse de certains objets sera poursuivi en laboratoire et ils seront, pour certains , osés par la suite.

 

Photo@refletsactuels.fr

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