Homme d’intérieurs

 Architecte d’intérieur. C’est sa raison sociale. Mais dans les intérieurs où il pose sa « patte », Grégory Guillemain est aussi un peu metteur en scène. Ce n’est pas incompatible puisque, sur les théâtres de ses interventions, si la pièce est belle c’est également grâce à lui.

gregory guillemain-510_crrefletsactuels.fr/wp-content/uploads/2014/02/gregory-guillemain-510_cr-373x147.jpg 373w" sizes="(max-width: 509px) 100vw, 509px" />
A quoi tient une carrière… En ce qui concerne la sienne, Grégory Guillemain le sait exactement. A un passage au Centre d’Information et d’Orientation de l’académie de Reims, à l’heure boutonneuse des « qui suis-je, où vais-je ». Au lycéen de terminale littéraire on dit « ébénisterie ». Il répond « pourquoi pas ? » et depuis ce temps-là il ne travaille plus : il s’amuse.

Son CAP d’ébéniste le conduira jusqu’à un diplôme supérieur d’arts appliqués, obtenu à l’Ecole Boulle, dont il sortira major de la promotion 1999. Revenu à Reims en 2002, il crée Homeage, à la fois magasin de mobilier contemporain et bureau d’études. Stanislas Thiénot (champagne du même nom) lui met le pied à l’étrier. Depuis, il ne dételle pas.

Avant-gardiste

L’univers de Grégory Guillemain ne lui appartient pas, puisque c’est celui de ses clients. « Il faut analyser le besoin de chaque client, qui est unique. Je dois imaginer un environnement qui soit le sien, tout en suggérant le style qui est le mien. » En procédant tout en douceur, évidemment. Cela tombe bien, Grégory aime travailler sur les éclairages, les formes arrondies, les matériaux nobles comme le cuir, le marbre ou le bois massif. Qu’on ne se méprenne pas, le Louis XIII (voire plus) n’est pas sa tasse de thé. Lui, il est plutôt design contemporain, si ce n’est avant-gardiste. « Sans jamais oublier le passé, il faut vivre avec son temps. Après, le beau, c’est subjectif. Celui que j’aime m’appartient ; il faut savoir prendre en compte celui du client, particulier ou entreprise. » Revisiter un jour le classique chic rassurant d’un établissement étoilé (L’Assiette champenoise, au hasard), comme aménager l’accueil, la salle du Conseil et l’étage du directoire (pas l’époque, l’organe de direction) au siège de la Caisse d’Epargne Lorraine Champagne-Ardenne en ne perdant pas de vue le bâtiment de métal et de verre conçu par l’architecte Nicolas Michelin, la banque qui va vers l’avenir, et le Centre Pompidou-Metz juste en face.

celca_salle_cos-510_crrefletsactuels.fr/wp-content/uploads/2014/02/celca_salle_cos-510_cr-373x146.jpg 373w" sizes="(max-width: 510px) 100vw, 510px" />
Prendre le temps ?

Pour mener à bien toutes ces réalisations, Grégory Guillemain est au four et au moulin – et deux jours par semaine à Paris. « Les projets, on vit avec 24 heures sur 24. Et quand il y en a plusieurs en même temps, cela devient franchement chronophage, parce qu’on ne peut pas se permettre le moindre retard. » Parfois, il rêve qu’il finit sa journée à 18 h et passe la soirée avec Mathis, son fils de 18 mois, et Nathalie, sa compagne. Il rêve qu’il a le temps de prendre le temps – mais comment faire dans un monde qui cherche tout le temps à comprimer le temps ? Son rêve ne dure jamais longtemps. Grégory Guillemain est un homme d’intérieur(s) qui passe sa vie hors de chez lui.

Soyez le premier à commenter "Homme d’intérieurs"

Laissez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

AWSOM Powered