Jean-Pierre Belfie, aménageur de territoire équilibré

27 Août 1965, Salvador Dali a une fulgurante éjaculation mentale : « Sans la gare de Perpignan, nous serions en Australie, probablement entourés par les kangourous ». 1965, Jean-Pierre Belfie a 19 ans et cela fait déjà deux ans qu’il travaille au Crédit Agricole. 1965,  42 ans avant l’inauguration de la gare TGV de Bezannes. « Sans la gare de Bezannes …etc. ».

« Et ce n’est pas fini ! ». La marque de fabrique du Maire de Bezannes. Plus, plus loin, plus vite, encore et du mieux possible, le pragmatisme aura toujours raison de la tergiversation. Pas besoin de sortir de l’ENA. Les 172 hectares de la ZAC intercommunautaire de Bezannes, dans trois ou quatre ans, auront fait le plein : une centaine d’entreprises, 300 000 m² de bureaux et 9 000 emplois. Le village de 1 400 habitants devient un épicentre du développement local, agrégé à la modernité de sa façade business et respectueux du patrimoine.

Une ZAC agrégée au village

« Il n’y aura jamais de Bezannes II », parole de Maire : « Dans trois ou quatre ans, les deux facettes actuelles de la commune seront parfaitement jointes du point de vue urbanistique. Tous les pôles de vie seront reliés entre eux ». Le vrp de la ZAC privilégie le développement doux. Construire sans trop casser.

Si le propre des trains est d’arriver à l’heure, celui de gérer est d’être en avance. Inaugurée en 2007, la gare de Bezannes a été accueillie par une ZAC, décidée quatre ans plus tôt. Tant pis pour les betteraves, sans parler des kangourous. On a dit Jean-Pierre Belfie opposant au projet d’arrêt de la LGV Est dans sa commune. C’est vrai et stratégique à la fois, face à un projet qui pouvait devenir un outil accélérateur de projets pour Reims Métropole.

On ne s’oppose pas à l’inéluctable, on adoucit son avenir. En 1995, élu Maire et Vice-président de Reims Métropole, Jean-Pierre Belfie est en première ligne pour négocier les conditions d’arriver de TGV Est. L’opposant s’est transformé en stratège. Un fauteuil vaut mieux qu’un strapontin : « N’être qu’un opposant n’aurait servi à rien. Bezannes a pu imposer son point de vue. Avec la SNCF et RFF, c’est ensemble que nous avons construit la gare. La meilleure réalisation possible avec le minimum de nuisances, pour le bien de tout le monde et celui, évidemment, des Bezannais ».

Les fantômes de l’opposition

Conseiller municipal, de 1983 à 1989, Jean-Pierre Belfie a fait une sieste politique, pour raison professionnelle, jusqu’en 1995. Elu Maire à cette date, il le sera à nouveau en 2001, 2008 et 20014. Pour ces deux dernières élections municipales, Bezannes n’a connu qu’une seule liste et donc qu’un seul tour de scrutin. Pourquoi ? Réponse du Maire : « Ce n’est pas mon problème ». La politique politicienne est allée jouer ailleurs. La Gazette du Maire, plus efficace que Bezannes-le blog ?

Qui a peur de Jean-Pierre Belfie ? Celui qui se définit comme étant celui qui fait ce qu’il dit et qui dit ce qu’il fait a certainement des ennemis. Electoralement parlant, peut-être des fantômes craintifs. La peur de la lumière des urnes ? Ne dit-on pas du Maire de Bezannes ces quelques sentences : « Atypique, pragmatique, visionnaire, entier, pugnace, tenace, gouailleur, anti langue de bois … ». Un client difficile en campagne électorale.

Une biographie quasi apaisante

Issu d’un milieu simple, Jean-Pierre Belfie est né à Saint-Dizier. Il arrive à Reims à l’âge de 14 ans, fréquente le lycée Clémenceau qu’il quitte en classe de seconde pour entrer au Crédit Agricole, entreprise dans laquelle il fera toute sa carrière jusqu’en 2002 : employé, commercial, analyste et directeur de trois agences à Reims. « Une entreprise exceptionnelle qui m’a ouvert bien des portes et un relationnel privilégié avec les mondes de l’entreprise et de l’économie ».

Ce relationnel, Jean-Pierre Belfie s’en sert pour sa commune de Bezannes et pour Reims Métropole. L’ancien banquier est devenu le commercial de référence de la ZAC. Etiqueté Divers Droite, il définit ainsi son rôle : « Un élu doit vendre son territoire ». 20 ans à la tête de Bezannes ? Des objectifs encore et encore. L’heure du bilan peut attendre.

Bezannes sort de l’ombre

Dans les vingt dernières années, le village a connu une poussée démographique de 30%. La ZAC est aussi porteuse d’habitat. Une originalité qui est son fil rouge : mixer harmonieusement les affaires et l’habitat. La ZAC doit être un lieu de vie. Ce fil rouge part d’une vision globale de l’urbanisme des 172 hectares. Pas d’aménagement au coup par coup. Une ZAC vivante, voilà le but de Jean-Pierre Belfie.

Carrefour de communication, Bezannes profite de sa gare d’interconnexion des TGV et des TER, du Tramway rémois et du contournement autoroutier de l’A4. Le 3 Avril prochain sera mis en service le dernier tronçon de la ligne LGV Est (Metz à 48 minutes, Luxembourg à 1 h 35, Bruxelles en direct à 2 h 11 … Et toute l’Europe ouverte par interconnexion).

L’adresse Bezannes de la ZAC est une autre forme de notoriété non négligeable pour la commune. Taxe foncière oblige, la ZAC rapporte et les finances communales vont mieux. Jean-Pierre Belfie corrige : « On ne peut pas dire que nous sommes des anciens pauvres et aujourd’hui des nouveaux riches ».

Heureux comme un Bezannais ? Jean-Pierre Belfie l’est et l’affirme. Sa potion magique ? La gnaque ! La gnaque d’un jeune de 69 ans, pour l’actualité personnelle immédiate (24 septembre) et bien des envies encore. Voilà pour ce voyage, de la gare surréaliste de Dali au réalisme de la gare de Bezannes. Quand Dali insiste à Perpignan : « J’ai eu une vision exacte de la constitution de l’univers », Jean-Pierre Belfie pourrait répondre : « Bezannes est ma vision du développement d’un territoire ». Plus modeste. Mais plus juste.

 

 

 

 

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