Reims: un récit plus moderne pour les musées de la ville

A partir de ce  vendredi, le public découvrira le nouveau parcours de visite du musée Saint-Remi mettant en lumière le personnage de Remi et l’importance de l’abbaye dans l’histoire nationale au cours des siècles.

40 ans après son ouverture au public, le musée Saint-Rémi prépare sa mue, par étapes. “Le circuit, dit Pascal Labelle l’adjoint au Maire en charge de la culture, était difficilement compréhensible et un peu vieillissant“.   Cette nouvelle page de l’histoire du musée s’inscrit dans une stratégie globale, un projet scientifique et culturel, qui vise la rénovation complète de cet établissement municipal inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO. L’investissement pour la scénographie, la campagne de restauration, de dépoussiérage et le nettoyage de 113 objets sur les 170 exposés témoignent “de l’ambition de la Ville pour ses musées, pour les faire entrer dans le XXIe“. Cette transformation s’inscrit aussi dans la politique plus globale de rénovation de l’environnement de la basilique avec la rénovation du parvis, celle du parc attenant pour créer un lien avec le territoire et, bien sûr, du lancement, cet été, de Régalia.

A l’issue de trois ans de réflexion, de travaux de recherche, de restauration d’œuvres, le nouveau parcours met donc en lumière le rôle majeur de Saint Rémi dans l’histoire de France et les 1 500 ans d’histoire du bâtiment, tour à tour abbaye, hôpital et aujourd’hui musée. “Nous valorisons plusieurs des chefs-d’œuvre de l’actuel musée Saint-Remi, explique Bénédicte Hernu, Directrice des musées historiques de la ville de Reims,  nous avançons vers le but fixé par notre projet scientifique et culturel de faire, d’ici 2023, du musée Saint-Remi le lieu de compréhension de l’histoire de la ville de Reims et de son territoire, des origines à nos jours. Le musée Saint Rémi devient le “musée de l’histoire de la Ville de Reims“.  Des cartels développés permettent des niveaux de découverte plus ou moins approfondis et restituent l’histoire et les résultats de recherches récentes conduites dans le cadre de partenariats avec les universités du territoire et avec l’Ecole du Louvre. Certaines œuvres et objets sont remis en contexte. Maquette d’interprétation, applications numériques et livrets jeunes sont des outils de médiation adaptés au public familial et aux adolescents. La complémentarité avec les établissements culturels rémois est affirmée. Ainsi, l’approche des sacres royaux reste complémentaire de celle du palais du Tau en restant centrée sur le rôle de l’abbaye dans le sacre des Rois de France. La  campagne de restauration a été conduite sur deux ans et demi. Elle s’appuie sur une partie du budget annuel de restauration du musée Saint-Remi s’élevant à 75 000 €.

Le nouveau parcours permet au visiteur de découvrir les usages des diverses salles au fil des siècles. Un parcours chronologique des grandes étapes de construction et de vie de l’abbaye  en commençant par le cloître puis la salle capitulaire qui réunissait quotidiennement 200 moines bénédictins, le parloir, les trois salles au premier étage et pour finir la salle des tapisseries. Dans la salle capitulaire : on répond à cette question: mais qui est saint Remi ? puis dans le parloir, les origines de l’abbaye. Le parcours se poursuit à l’étage avec, successivement, l’époque médiévale (pendant laquelle l’abbaye de Saint-Denis en Ile de France dispute à Reims le siège des sacres royaux), l’abbaye des sacres, la Renaissance et l’abbaye mauriste (les moines rémois adoptent alors la règle de la Congrégation de Saint-Maur près de Paris),  la période révolutionnaire, et pour l’époque plus récente, deux salles sur l’abbaye hôpital tenue par les sœurs augustines et l’évocation du rôle d’Henri Deneux après la première guerre mondiale à qui l’on doit la reconstruction de la cathédrale et le choix des voutes en béton.

Chape et chasuble en soie, fils d’or et d’argent, du XVIIe siècle offerts par Louis XIII et Anne d’Autriche à l’abbaye Saint Remi

Au cours du parcours, le visiteur découvre des éléments architecturaux remarquables et des pièces à la valeur artistique indéniable et reconnue dans l’histoire de l’art. Des chefs-d’œuvre, eux-mêmes inscrits monuments historiques sont désormais mieux valorisés : la tête du roi Lothaire (sacré à la basilique) et le candélabre de Saint-Remi. la mise en situation d’un fragment en bronze et cristal de roche d’un candélabre datant du XIIe siècle (haut de 6 m à l’époque), la restitution d’un rare chancel (clôture basse qui scindait, au Haut Moyen-Age, le chœur réservé au clergé de la nef) datant probablement de la basilique agrandie et consacrée par l’évêque Hincmar en 852, la présentation d’un linceul des reliques de saint Remi en soie datant du IXe siècle, une chape et une chasuble en soie, fils d’or et d’argent, du XVIIe siècle offerts par Louis XIII et Anne d’Autriche à l’abbaye Saint Remi. Précisons enfin qu’ au XVIIe siècle, la bibliothèque de l’abbaye Saint-Remi et ses 20 000 volumes, manuscrits et incunables, était réputée dans l’Europe entière. Plus de la moitié de ces livres rares ont été détruits lors de l’incendie de 1774. Ceux qui ont pu être sauvés sont aujourd’hui conservés à la bibliothèque Carnegie.

Au 2e semestre 2022, dans ce qui fut notamment le dortoir de moines, une nouvelle scénographie mettra en scène une partie des tapisseries portant sur la vie de Saint-Remi bientôt restaurées avec l’appui du mécénat. En attendant, en 2023, la présentation de 9 toiles peintes datant de la Renaissance, jusqu’ici présentées au musée des Beaux-Arts.

Un week-end inaugural de ce parcours intitulé « Les grandes heures de l’abbaye SaintRemi » est programmé à partir de ce vendredi avec livret-jeu pour le public familial (enfants à partir de 6 ans), visites, balade culturelle, ateliers, visite-concert et, en clôture, un récital « Jeune artiste » dans la basilique Saint-Remi en partenariat avec l’Association Renaissance des Grandes Orgues de la basilique Saint-Remi.  Programme complet ici

Chiffres-clé du parcours « Les riches heures de l’abbaye Saint-Remi »
 170 objets composent un parcours plus riche que précédemment. Une trentaine d’objets ont été
sortis des réserves et une trentaine d’autres, initialement présentés dans d’autres salles dédiées à
des périodes historiques précises, ont pris place dans le nouveau parcours architectural.
 7 salles au lieu de 4
 113 objets restaurés, dépoussiérés, nettoyés, soit les deux tiers de l’exposition permanente
 1 éclairage totalement repensé et adapté à la présentation d’œuvres fragiles : textiles destinés aux
reliques de saint Remi, chape et chasuble, éléments de décor, aquarelles.
 4 établissements culturels mobilisés pour des prêts et des dépôts (musée des Beaux-Arts de Reims,
Musée Carnavalet Paris, CRMH DRAC Grand Est (Conservation régionale des monuments
historiques), Archives nationales (pour des sceaux de moines mauristes)
 2 animations numériques La bibliothèque de Saint-Remi et la journée d’une sœur augustine
 8 services et directions de la ville de Reims mobilisés pour accompagner l’équipe du musée Saint Remi ainsi que des prestataires extérieurs et restaurateurs

Photos©refletsactuels.fr

Soyez le premier à commenter "Reims: un récit plus moderne pour les musées de la ville"

Laissez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

AWSOM Powered