Claude Bolling en concert à Reims

Baptisé à la cathédrale de Reims en 1930 au hasard des déplacements de ses parents, Claude Bolling revient ce mardi soir dans l’agglomération pour un tête-à-tête avec son piano, auquel le public du jazz immortel est chaudement convié.

refletsactuels.fr/wp-content/uploads/2012/04/CB-direction-orchestre-510_cr-373x146.jpg 373w" sizes="(max-width: 510px) 100vw, 510px" />La vie de Claude Bolling a toujours été pleine à ras bord de musique. Suivant les rencontres et les sollicitations, sa carrière a serpenté entre le jazz, la variété et le cinéma, entre le piano, l’orchestre et la composition. Grâces en soient rendues à Mademoiselle Michoudet, qui habitait au-dessus de l’appartement familial à Nice et lui a fait faire ses premières gammes. S’il n’est pas du genre à dresser l’inventaire du passé, quelques noms marquants lui reviennent naturellement : un partenaire de Louis Armstrong, Earl Hines, «  dont le style m’a inspiré, que j’ai connu et qui m’a encouragé dans cette façon de jouer »,  Art Tatum, Teddy Wilson et bien sûr Duke Ellington « ce grand compositeur, qui a été mon maître ». Dans un autre registre : « j’ai eu la chance de jouer avec Jean-Pierre Rampal et Maurice André, pour qui j’ai écrit des œuvres, Alexandre Lagoya, Yo yo Ma, Pinchas Zukerman, Jean-Bernard Pommier, avec qui j’ai enregistré ma « sonate pour deux pianistes » en 1972 ». Il met « le doigt dans la variété » avec Dario Moreno qui, en voisin, lui demande de l’accompagner et, après lui, Henri Salvador, Jacqueline François, Sacha Distel, Brigitte Bardot, Juliette Gréco… Pour le cinéma il crée les partitions de Borsalino, le Magnifique, le Mur de l’Atlantique, les Brigades du Tigre…

« Je me donne à fond »

Pas sérieuses ces digressions artistiques ? Bien au contraire : « je fais tout très sérieusement, je me donne à fond dans tout ce que j’ai à faire, quelle qu’en soit l’importanceQuand j’avais 20 ans, j’étais très attiré par les musiques de jazz que j’ai approfondies. Je les mets de côté lorsque je compose en fonction d’un spectacle, d’un film, d’une télévision. Il y a tellement de possibilités de mettre en musique quoique ce soit, selon les circonstances, le budget de la production et sa motivation, ainsi que l’inspiration provoquée par le sujet. On peut mettre un film en musique avec un seul instrument ou un orchestre symphonique. » Que ferait-il s’il avait 20 ans aujourd’hui ? « Aujourd’hui les musiques « presse-bouton » ne donnent pas les mêmes possibilités que celles du temps de Mozart, Debussy ou Ravel. C’est comme si vous me demandiez « que feriez-vous si le moteur à explosion ou l’électricité n’avaient pas été inventés ? » Ludwig Von Beethoven n’aurait pas créé tous ses chefs-d’œuvre si toutes les possibilités sonores avaient été à disposition de son temps. »

Pas de petite ou de grande scène

Lui qui a connu les plus grandes scènes se produit encore plusieurs fois par mois au Petit Journal à Paris et jouera à la salle Thierry Meng à Bétheny le mardi 17 avril, à l’invitation de l’association Prestige pour l’Amour de la Musique qui crée depuis 5 ans du lien entre la musique et les enfants en souffrance. « Il n’y a pas de grande ou de petite scène. La plus importante est celle où on se trouve ; quelles que soient les circonstances, on joue le mieux possible. » A 82 ans, le jazz est toujours l’air que Claude Bolling respire. Et il ne se voit pas comme le dernier des Mohicans : « comment être le dernier dans ce vaste domaine dont le jazz fait partie, où les possibilités sont infinies ? Enormément de jeunes s’expriment aujourd’hui encore dans le langage du jazz traditionnel sans être qualifiés de ringards. Chaque génération apporte sa différence. ».

 

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