Reims: Césaré et l’Opéra donnent de la voix

Césaré et l’Opéra de Reims croisent à  nouveau leurs compétences afin de proposer cette saison trois rendez-vous dominicaux apéritifs consacrés à des œuvres contemporaines écrites pour des voix de femmes.

refletsactuels.fr/wp-content/uploads/2012/10/Giardino-della-parola-11_cr-373x146.jpg 373w" sizes="(max-width: 510px) 100vw, 510px" />Serge Gaymard et Philippe Le Goff prêchent chacun pour leur chapelle – le répertoire lyrique pour le premier, la création contemporaine pour le second – mais en réalité leurs chapelles appartiennent à la même église : la musique, qu’ils abordent avec un même esprit d’aventure, prêts à la nouveauté et à la prise de risque. Alors ils ont décidé cette saison encore de décloisonner leurs paroisses et de célébrer la « messe » ensemble pendant trois dimanches, une « messe » chantée et courte à laquelle ils invitent tous les fidèles et les infidèles, pour peu qu’ils soient un peu curieux d’oreille. Lieu des rendez-vous : l’Opéra de Reims, qui peut sans hérésie passer de Verdi à Luciano Berio ou John Cage.

Les temps changent

Le concept est de « briser la glace entre les artistes et le public qui a une forme de rejet pour la musique contemporaine parce qu’il ne la connaît pas ou reste sur une mauvaise expérience qui le pousse à mettre tous les compositeurs dans le même sac. » Serge Gaymard accueille d’autant plus volontiers les jeunes créateurs qu’il veut éviter de « muséifier, de naphtaliser » l’Opéra de Reims en le cantonnant dans les grands et standards de l’opéra, malgré tout l’amour qu’il en a. « Nous devons aussi permettre à la nouvelle vague de compositeurs de musique vocale de se faire entendre. Sans création aujourd’hui, pas de répertoire pour demain. » Ces Matinées Contemporaines lui permettent d’envoyer un message : l’art lyrique, ce n’est pas que des œuvres classiques de 5h30 avec trois entractes, ça peut être aussi ce format d’une heure adapté à la découverte et suivi au foyer d’un échange informel avec les artistes autour d’une flûte. Tous les moyens sont bons pour désinhiber le public. « Les temps changent. Les spectateurs aussi. Qu’ils viennent voir le nouveau visage de la Traviata de demain ! »

Des petites formes de chambre

Cependant, comme le registre contemporain « n’est pas le cœur de métier de l’Opéra de Reims », son directeur s’est tourné il y a déjà quelques années vers le studio Césaré pour construire ces programmes du dimanche et travailler de concert sur des projets nouveaux. Philippe Le Goff n’est que depuis un an à la tête de Césaré mais a pris avec enthousiasme ce partenariat en marche. « Le rapprochement s’est fait autour de la voix. Pour les matinées, nous proposons des petites formes de chambre. Il n’y a pas de recherche de thématique particulière. Nous cherchons avec Serge ce qui nous semble le plus pertinent.». Ce qui leur semble le plus pertinent cette année, c’est l’ensemble Hiatus, actuellement en résidence à Césaré, puis la mezzo rémoise Isabel Soccoja qui reviendra sur la scène de l’Opéra dans une mise en scène de Christine Dormoy, et enfin l’ensemble Accroche Note autour de Françoise Kubler. « La création contemporaine peut être acoustique ou électroacoustique. Dans les Matinées, il n’y a quasiment pas d’électroacoustique » précise Philippe Le Goff, lui-même compositeur. Que dire aux gens à qui la musique contemporaine fait encore peur ? « On ne peut rien contre les peurs. C’est une musique difficile à raconter, elle s’écoute. »

Dimanche 14 octobre 2012 à 11h : Persistance du lyrisme par l’ ensemble Hiatus
Dimanche 27 janvier 2013 à 11h : Giardino Delle Parola, avec Isabelle Soccoja (photo)
Dimanche 7 avril 2013 à 11h : ensemble Accroche Note

 

 

Soyez le premier à commenter "Reims: Césaré et l’Opéra donnent de la voix"

Laissez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

AWSOM Powered